EuroBusiness Media (EBM) : Elior Group est l’un des leaders mondiaux de la restauration sous contrat et des services associés. Le Groupe publie ses résultats annuels et j’ai le plaisir de recevoir aujourd’hui son président-directeur général : Philippe Salle, bonjour et bienvenue. Vous avez atteint les objectifs que vous vous étiez fixés. Voudriez-vous détailler quelques-uns des chiffres clés de l’exercice ?
Philippe Salle : Notre chiffre d'affaires 2015 progresse de plus de 6 %, dont 3 % de croissance interne : un peu plus dans l’activité de restauration de concession, un peu moins dans la restauration collective. Notre marge EBITDA reste stable, en glissement annuel, et cela correspond aux prévisions que nous avions communiquées au marché il y a quelques mois. Le cash-flow opérationnel, quant à lui, progresse de 10 % par rapport à l’an passé, et ce que nous appelons notre BPA récurrent, de 50 %.
EBM : Quels sont les événements marquants de l’exercice qui expliquent ces chiffres ?
Philippe Salle : Côté événements marquants, citons tout d’abord la conclusion de plusieurs nouveaux contrats, à la fois en restauration de concession et en restauration collective. Côté restauration de concession, aux États-Unis, il y a le dossier de l’aéroport de Los Angeles, qui entrera en vigueur en 2017, même si la signature du contrat a eu lieu en 2015. En restauration collective, nous comptons également plusieurs grands dossiers, notamment l’excellent accord conclu avec La Poste en France. Côté fusions et acquisitions, nous nous démarré au Royaume-Uni, fin 2014 ; nous avons également relancé l’activité aux États-Unis où nous avons réalisé trois acquisitions : deux en 2015 et la troisième, annoncée il y a quelques semaines. Enfin, nous avons lancé notre plan stratégique 2016-2020, en septembre : il explique où nous voulons nous situer d’ici cinq ans et comment nous comptons y parvenir.
EBM : Donnez-nous quelques détails de votre plan de transformation Tsubaki. Il comporte huit grands chantiers. Certains sont-ils déjà lancés ?
Philippe Salle : Sur les huit chantiers, trois ont déjà été lancés. Les deux premiers concernent notre croissance, qu’elle soit BtoB ou BtoC : les nouveaux contrats et l’aspect marketing ; le chantier lié aux achats a également été lancé en octobre.
EBM : La répartition de vos activités entre la France et l’international a-t-elle sensiblement changé ?
Philippe Salle : En fait, le pourcentage de la France dans notre activité diminue. Il est proche de 50 % en 2015, car nous réalisons la plupart de nos acquisitions hors de France, mais aussi parce que notre croissance organique est plus élevée, aujourd’hui, à l’ international qu’en France – particulièrement au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Espagne. Cette tendance devrait se poursuivre en 2016, et l’activité en France devrait passer sous ce seuil de 50 %. Je pense que c'est un bon équilibre pour le Groupe et pour l'avenir.
EBM : Passons à la structure du capital d’Elior Group. Y a-t-il eu des changements au cours de l’exercice écoulé ?
Philippe Salle : Le principal changement intervenu en 2015 est que la part de l’actionnariat détenue en private equity a diminué. En début d’année, elle représentait environ 40 % ; elle avoisine désormais 20 %, et je dirais que c’est le cours normal du private equity que de sortir d’Elior Group un jour .
EBM : Quelle est votre analyse de l'évolution du titre au cours des neuf derniers mois ?
Philippe Salle : Depuis le début de l’année, le titre affiche une excellente performance. Le cours a progressé d’environ 50 %. Il y avait probablement un léger rattrapage par rapport à 2014, où il y avait une certaine déception par rapport aux prévisions. Depuis lors, le titre évolue très favorablement et je pense, comme le ferait n’importe quel CEO, que ce n’est pas encore fini.
EBM : À l’horizon 2016, quelles vont être vos priorités ?
Philippe Salle : En 2016, nous allons poursuivre sur notre lancée de croissance organique et d’acquisitions. La croissance interne reste forte au Royaume-Uni et aux États-Unis ; l’activité reste également résiliente en Europe continentale. Sur le plan des acquisitions, nous avons déjà annoncé une transaction aux États-Unis et nous en étudions plusieurs autres en ce moment : non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe et en Asie. Nous verrons si nous pouvons conclure l’un de ces projets dans les prochaines semaines. Pour le reste, nous comptons lancer l’ensemble des 8 chantiers Tsubaki car comme je le disais, nous n’en avons lancé que trois, et nous allons entamer lessuivants, l’un après l’autre, courant 2016.
EBM : Philippe Salle, PDG d’Elior Group, merci beaucoup.
Philippe Salle : Merci à vous !