EuroBusiness Media (EBM) : Le groupe Elior, un des leaders européens de la restauration collective et de concession, vient de publier ses résultats semestriels. Robert Zolade, bonjour. Vous êtes le Président du groupe Elior. Quels sont vos commentaires sur la performance du groupe au premier semestre ?
Robert Zolade (RZ) : La performance du groupe est positive et favorable. On a une croissance globale qui dépasse les 10% et une croissance organique qui est de 6,1%. Nous maintenons nos marges d'exploitation, au niveau de ce qu'on appelle l'EBIT, avec une marge maintenue par rapport au premier semestre de l'année précédente, et on a une croissance du résultat avant impôt de 16%, ce qui est conforme à nos objectifs mais aussi à ce qu'on pourrait appeler les attentes du marché.
EBM : Quelle est votre stratégie aujourd'hui dans le segment des concessions aéroportuaires ?
RZ : Le secteur des aéroports, pour nos activités de concession, est le segment le plus dynamique aujourd'hui. Outre les effets de rétablissement par rapport à une situation détériorée suite aux évènements du 11 septembre et la crise du transport aérien qui en a été la conséquence, on est aujourd'hui sur un mode de transport qui est de plus en plus utilisé par nos clients potentiels, et c'est le segment d'activité sur lequel on a des croissances supérieures à 10% par rapport à la période comparable de l'année dernière. Donc on souhaite se développer en restauration d'aéroports dans tous les pays où on exerce aujourd'hui nos métiers de restauration de concession, par exemple la France, l'Espagne et l'Amérique du sud, surtout le Mexique.
EBM : Plus généralement, quelle est votre stratégie de développement dans l'activité de boutiques ?
RZ : En restauration de concession, bien sûr sur aéroport mais aussi sur autoroute, on souhaite développer, à côté de nos activités de restauration, des activités de distribution, de boutiques. Les choses sont parfaitement compréhensibles sur autoroute, où par exemple en Espagne on a développé historiquement une activité qui représente déjà le tiers de notre activité globale - donc 2/3 restauration, 1/3 boutiques sur autoroute; Areas, notre filiale espagnole, a aussi développé une activité très importante de boutiques sur aéroports, au-delà même des produits de première nécessité qui sont notamment ceux vendus dans les boutiques d'autoroute. On a franchi une étape supplémentaire dans la réflexion il y a quelques années en prenant le contrôle d'une entreprise qui opère des boutiques sous douane au Mexique, et cette expérience est tout à fait positive; on voit les synergies évidentes entre la restauration, les boutiques hors douanes, et les boutiques sous douane, quand on peut mener conjointement ces trois activités avec un management commun sur un site, un grand aéroport. Nous avons pris récemment une participation - dont la concrétisation doit être finalisée avant les vacances cet été - dans une entreprise spécialisée qui est un opérateur mondial de duty-free nommée Dufry; notre participation doit être portée à 23,25% d'ici l'été.
EBM : Pourquoi avez-vous choisi ce moment précis pour renforcer votre présence au Royaume-Uni, le marché d'origine de Compass, qui y jouit d'une position de leader incontesté sur ce marché ? Avez-vous réellement des chances de pouvoir concurrencer Compass en Grande-Bretagne ?
RZ : Dans notre métier de restauration collective, c'est le marché anglais qui est en valeur absolue le plus important; historiquement, les taux de sous-traitance, notamment dans le domaine de l'entreprise, sont les plus élevés . Ils rejoignent presque les taux américains où environ 80% ou 85% des activités de restauration d'entreprise sont sous-traités à des opérateurs spécialisés. Il y a donc un marché potentiel très important et on a en face de nous régulièrement des mises en appel d'offres de contrats, qui font que des opportunités nouvelles - si on sait les saisir - peuvent nous permettre d'accélérer notre développement en Grande-Bretagne. On avait historiquement centré notre développement en Grande-Bretagne d'abord dans la région de Londres dans les entreprises, puis en province, toujours sur le segment des entreprises. La nouveauté pour nous est une volonté délibérée de nous développer maintenant aussi sur les marchés moins sous-traités en Angleterre - comme dans d'autres pays - qui sont le marché de l'enseignement et le marché de la santé. Nous avons donc accru notre effort de développement commercial en mettant en œuvre une nouvelle organisation et des vendeurs spécialisés sur ces nouveaux créneaux de marché.
EBM : Enfin pour conclure, quelles sont vos perspectives pour le groupe Elior pour l'année pleine ?
RZ : Pour l'année pleine nous confirmons notre confiance dans la réalisation de nos objectifs pour l'année, tels qu'on les a déjà annoncés: une croissance organique supérieure à 5% - on vient de faire 6% sur le premier semestre -, une croissance globale au-delà des 10%, et au niveau de l'évolution de nos marges un deuxième semestre qui devrait être peut-être un peu plus favorable que le premier semestre - on vient de voir que nos marges ont été stables au niveau du résultat d'exploitation au premier semestre - on peut envisager une évolution plus favorable, peut-être 10 points de base d'amélioration de marge au deuxième semestre. On confirme aussi notre objectif qui est d'avoir un résultat avant impôt en progression de 15% pour l'ensemble de l'année.
EBM : Robert Zolade, Président du groupe Elior, je vous remercie.
RZ : Merci.