EuroBusiness Media (EBM): AXA, l’un des leaders mondiaux de l’assurance et de la gestion d’actifs, publie ses résultats pour le 1er semestre 2015. Henri de Castries, bonjour, vous êtes le Président-directeur général d’AXA. Quel bilan faites-vous de ce 1er semestre 2015 ?
Henri de Castries : Ce 1er semestre 2015, c’est un très bon semestre parce que c’est un semestre de croissance du chiffre d’affaires, de croissance des résultats et de poursuite de la transformation du Groupe. C’est un semestre de croissance du chiffre d’affaires dans les trois grandes lignes de métiers. Dans l’assurance vie, à la fois dans sa dimension épargne et dans sa dimension prévoyance & santé. Dans l’assurance dommages, même si la conjoncture dans le dommages est un petit peu plus difficile qu’avant. Et enfin, c’est un semestre de progression du chiffre d’affaires dans la partie gestion d’actifs où le chiffre d’affaires et la collecte progressent fortement.
C’est un semestre de progression des résultats puisque le résultat opérationnel du Groupe progresse de 12%, puisque le résultat par action du Groupe progresse dans les mêmes proportions. Donc la profitabilité est au rendez-vous et ceci dans l’ensemble des lignes de métiers.
C’est aussi un semestre de poursuite de la transformation du Groupe. Poursuite de la transformation du Groupe dans trois dimensions, en réalité. Transformation géographique, puisque ce semestre nous voit réaliser un certain nombre d’opérations de croissance dans les émergents : en Egypte et au Brésil. Un certain nombre d’opérations de croissance dans les pays mûrs avec l’acquisition que nous avons annoncée de Genworth. Semestre de transformation également vers les nouvelles technologies, puisqu’en matière de digital et de données nous continuons de progresser et d’investir dans ce que nous appelons les DIL, « Data Innovation Lab ». Les Labs aux Etats-Unis, en Asie et en Europe s’installent dans le paysage et produisent des choses nouvelles pour nos entités, donc pour nos clients.
Semestre également de progression dans le domaine de la responsabilité sociale de l’entreprise avec ce que nous avons annoncé en matière de climat. Donc, c’est un bon semestre et les collaborateurs peuvent s’en réjouir.
EBM: Comment cette performance du 1er semestre s’inscrit-elle dans votre plan stratégique Ambition AXA ?
Henri de Castries : Elle s’inscrit bien dans la perspective stratégique d’Ambition AXA, qui est un exercice qui arrive à son terme, puisque 2015 est la dernière année. Mais la performance du 1er semestre nous permet de confirmer que nous sommes extrêmement confortables avec le fait que nous atteindrons les objectifs que nous avions fixés en 2010 avec Ambition AXA.
Ces objectifs étaient des objectifs de sélectivité dans les affaires que nous faisions et la transformation de nos portefeuilles. L’évolution du mix de nos produits s’est encore poursuivie ce semestre. Si vous regardez en particulier ce que nous avons fait en assurance vie où les produits de fonds général ne représentent plus que 12% des affaires nouvelles là où les unités de compte et la prévoyance représentent pour chacune plus du tiers, et parfois près de 40%, de nos affaires nouvelles. Donc la sélectivité, elle est là.
L’expansion accélérée dans les pays émergents est là aussi, puisque à la fois il y a les opérations nouvelles dont je parlais il y a un instant, comme celles que nous avons faites au Brésil et en Egypte. Mais il y a aussi sur les activités que nous avions déjà dans les pays émergents une croissance forte : à la fois du chiffre d’affaires et des résultats, et en général à deux chiffres, parfois avec deux chiffres qui sont assez élevés, comme ce que nous voyons en Chine où tant sur le dommages que sur la vie nos activités continuent de bien progresser.
Le dernier volet d’Ambition AXA, c’était l’efficacité, c’est-à-dire la productivité que nous pouvions dégager. Et là-dessus également, l’objectif initial en 2010 était 1,5 milliard d’euros d’économies par rapport à ce qui était le niveau des frais généraux. Nous avons successivement, à plusieurs reprises, relevé cet objectif, et nous sommes extrêmement confortables sur le fait qu’à la fin de l’année nous aurons atteint ou dépassé l’objectif total de 1,9 milliard d’euros. Donc, vous voyez, nous sommes plus que bien alignés sur les objectifs d’Ambition AXA.
EBM: Et enfin, pour conclure, sur ces six premiers mois de l’année, que devraient retenir selon vous les collaborateurs d’AXA qui nous écoutent aujourd’hui ?
Henri de Castries : Idéalement j’aimerais que les collaborateurs retiennent deux choses. D’abord le fait qu’ils ont beaucoup de raisons d’être satisfaits des efforts qu’ils ont fait. Ces efforts portent leurs fruits puisque nous allons terminer Ambition AXA sur un vrai succès. Ce plan était ambitieux. L’atteindre ou le dépasser dans toutes ses composantes, c’est quelque-chose qui est une performance tout à fait remarquable de la part des équipes. Donc je voudrais qu’ils retiennent ça. Ils sont en train d’atteindre un niveau de succès qui est un niveau de succès exigeant, donc c’est formidable.
La deuxième chose, c’est que l’histoire ne s’arrête pas là. Il y a des ambitions nouvelles, il y a des ambitions fortes et la transformation du Groupe va se poursuivre, notamment dans le domaine du digital et des données où nous avons un certain nombre de projets assez ambitieux. Et je compte sur eux pour nous aider à les réaliser.
Je voudrais enfin qu’ils réalisent, mais je pense que c’est le cas, que nous avons également franchi des pas très significatifs dans le domaine de la responsabilité sociale. Et du semestre qui vient de s’écouler je retiendrai une chose : c’est l’écho qu’ont eu nos annonces en matière d’environnement puisque dans le cadre de préparation de COP 21 nous avons annoncé que nous sortirions de nos investissements dans le charbon, que nous allions tripler nos investissements dits verts et que nous allions mesurer l’empreinte carbone de nos portefeuilles. Ces éléments montrent que le secteur privé a un rôle à jouer dans l’évolution du débat sur le risque climatique et nous pouvons, comme collaborateurs d’AXA, tous être fiers du rôle que l’entreprise prend pour faire progresser ce débat. Voilà le message.
EBM: Henri de Castries, Président-directeur général d’AXA, je vous remercie.
Henri de Castries : Merci.