2Q 2019 results
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EuroBusiness Media (EBM) : BNP Paribas, l’une des plus grandes banques en Europe, publie ses résultats du deuxième trimestre 2019. Jean-Laurent Bonnafé, bienvenue. Vous êtes Administrateur Directeur général de BNP Paribas.
Jean-Laurent Bonnafé : Merci
EBM: Quels sont les faits marquants des résultats du Groupe au deuxième trimestre ?
Au deuxième trimestre, l'activité progresse dans nos trois pôles opérationnels, avec une hausse de 4,7 % des crédits par rapport au deuxième trimestre 2018.
Les revenus du Groupe augmentent légèrement par rapport à l'an dernier. Ils sont en hausse de 2,5 % dans les pôles opérationnels, avec une augmentation chez IFS et CIB et une baisse légère dans Domestic Markets.
Les coûts du Groupe sont quasiment stables hors coûts de transformation et de restructuration. Ils augmentent de 1,8 % dans les pôles opérationnels, avec une baisse chez Domestic Markets et une augmentation chez IFS et CIB due à la croissance de l'activité.
Au total, les pôles opérationnels dégagent un effet de ciseau positif grâce à la poursuite de la mise en œuvre des mesures d'économies prévues au plan 2020.
Le coût du risque du Groupe reste bas, à 30 points de base, grâce à notre forte discipline à l'origination, à l’environnement de taux bas et à la poursuite de la diminution du coût du risque en Italie.
Le résultat net part du groupe s'établit à près de 2,5 milliards d'euros, en progression de 3,1 % par rapport au même trimestre l'an dernier. .
Au premier semestre, le résultat net part du Groupe s'élève à 4,4 milliards d'euros, dégageant un effet de ciseau positif. Sur la même période, le rendement sur capitaux propres tangibles annualisé s'établit à 11 %.
Le ratio Common Equity Tier 1 progresse de 20 points de base à 11,9 %, reflétant à la fois notre génération organique de capital et l'impact positif de la déconsolidation de SBI Life.
La valeur comptable par action du Groupe s'élève à 75,7 euros après paiement en juin du dividende de 3,02 euros par action ; cela représente un taux de croissance annuel de 4,9 % depuis 2008 et confirme la création de valeur récurrente à travers le cycle.
En résumé, une bonne performance du Groupe sur le trimestre ainsi que sur le premier semestre, accompagnée d'une progression significative du ratio de fonds propres.
EBM: Vous avez indiqué que chacun de vos pôles opérationnels devrait afficher un effet de ciseau positif à partir de cette année. Comment progresse la mise en œuvre de votre plan de transformation ?
Nous mettons activement en œuvre notre plan de transformation dans tout le Groupe. Nous avons déjà réalisé à ce jour des économies de coûts récurrentes de 1,5 milliard d'euros, dont 200 millions rien qu'au deuxième trimestre. Comme prévu, ces économies atteindront 1,8 milliard d'euros cette année, et 3,3 milliards d'euros d'ici la fin 2020.
Nous confirmons donc notre objectif de dégager un effet de ciseau positif dans chacun de nos pôles opérationnels dès cette année.
EBM: Les taux d'intérêt de la zone euro ont encore baissé ces derniers mois. Comment se comportent les métiers de Domestic Markets dans ce contexte ? Quels progrès réalisez-vous en termes de réduction de coûts ?
Au deuxième trimestre, l'activité chez Domestic Markets augmente, avec une bonne croissance des crédits dans les réseaux de détail et dans les métiers spécialisés, une hausse des dépôts dans tous les pays et une collecte nette de 2,2 milliards d'euros dans la Banque Privée.
Domestic Markets continue d'améliorer ses services bancaires digitaux, ce que salue notamment, en France, l'agence spécialisée D-Rating qui classe notre Banque De Détail en France au premier rang des banques de réseau pour son offre digitale, avec une nette progression dans le classement pour Hello Bank ! et Nickel. De plus, les usages mobiles se généralisent rapidement : nous comptons plus de 4 millions d'utilisateurs mobiles actifs dans les réseaux et une progression de 28 % en un an du nombre de connexions.
En termes de résultat, les revenus sont légèrement moins élevés que l'an dernier, un peu supérieur à 3,9 milliards d'euros, en raison de l'environnement de taux bas partiellement compensé par une activité accrue et la bonne dynamique de nos métiers spécialisés.
Les coûts diminuent de 0,5 % en glissement annuel, avec une nette diminution dans les trois réseaux, générant un effet de ciseau positif. Les progrès que nous réalisons sur le front des coûts résultent de la mise en œuvre de notre transformation digitale ainsi que des nouveaux modèles opérationnels, illustrés par l'adaptation du réseau d'agences, dont le nombre a été déjà diminué de 333 dans les trois réseaux depuis le lancement du plan 2020.
Le coût du risque reste faible avec une nouvelle baisse chez BNL et le résultat avant impôt est juste en légère diminution à 1,1 milliards d'euros.
En résumé, Domestic Markets continue d'afficher une bonne dynamique commerciale et dégage un effet de ciseau positif dans un contexte de taux d'intérêt bas.
EBM: Quels sont les grands faits marquants des différents métiers au sein d'International Financial Services ?
Au deuxième trimestre, IFS confirme la bonne croissance de ses activités, avec des crédits en progression de 5,6 %, sur une base comparable et une collecte nette de 7,3 milliards d'euros pour nos activités d'épargne.
Les métiers d'IFS poursuivent la mise en place de leur transformation digitale, avec le déploiement généralisé de la signature électronique pour les contrats et le développement de nouvelles fonctionnalités en self-care, parallèlement à des développements ciblés dans la robotique et l'intelligence artificielle.
A 4,3 milliards d'euros, les revenus progressent de 3,4 %, et de 1,2% sur une base comparable. Grâce à une bonne maîtrise des coûts, l'effet de ciseau est positif sur base comparable. Il en découle un résultat avant impôt de 1,4 milliards d'euros, marginalement en baisse par rapport à l'an dernier, et stable sur une base comparable.
Je voudrais détailler rapidement les principales composantes d'IFS :
Tout d'abord, Personal Finance continue d'afficher une bonne dynamique commerciale, avec des revenus en hausse de plus de 4 % et des coûts qui évoluent pratiquement au même rythme que l'activité ; confirmant ainsi l'objectif d'un effet de ciseau positif pour l'exercice, et un résultat avant impôt en légère hausse ce trimestre par rapport à l'an dernier.
Passons à Europe-Méditerranée. Sur une base comparable, l'activité de crédit progresse avec une hausse des revenus dans toutes les régions et une baisse des coûts grâce aux mesures d'économie ; dégageant un effet de ciseau largement positif. Le coût du risque augmente par rapport à une base particulièrement basse au deuxième trimestre 2018, principalement du fait d'une hausse en Turquie. Le résultat avant impôt est en hausse de 9 % mais légèrement en baisse, à périmètre et changes historiques, en raison de la dépréciation de la livre turque.
Continuons avec BancWest : sur une base comparable, la croissance des crédits est modérée par rapport à l'an dernier. Les revenus sont en baisse, en raison de la baisse des produits d'intérêts, et les coûts ne sont qu'en très légère augmentation, témoignant d'une bonne maîtrise d'ensemble, BancWest poursuivant l'ajustement de ses effectifs. Au total, le résultat avant impôt diminue par rapport à l'an dernier.
Enfin, dans nos activités d'épargne, le montant des actifs sous gestion progresse à 1 089 milliards d'euros à fin juin.
Notre activité d'Assurance continue de montrer un bon développement commercial. Elle continue d'étendre sa présence à l'international par le biais de partenariats, ce qu'illustre la signature récente d'un partenariat à long terme avec Scotiabank en Amérique latine.
Les revenus progressent de 6 %, les coûts augmentant à un rythme légèrement plus faible, et le résultat avant impôt gagne 4,6 % par rapport à l'an dernier.
Passons à la Gestion Institutionnelle et Privée, où les revenus baissent de 4,7 % : les revenus de Wealth Management et d'Asset Management montrent une légère progression d'ensemble, mais Real Estate affiche une baisse par rapport à une base très élevée au deuxième trimestre de l'an dernier. Les coûts diminuent de 1,2 % grâce aux mesures d'économies mises en place et le résultat avant impôt est en baisse.
En résumé, IFS montre une bonne croissance de son activité et confirme sa contribution significative au résultat au deuxième trimestre de l’année.
EBM: Après la bonne performance réalisée par CIB au premier trimestre, comment l'activité a-t-elle évolué au T2 ? La croissance s'est-elle poursuivie dans les différents domaines d'activité ?
CIB a poursuivi la mise en œuvre de son plan de transformation, articulé autour de trois axes majeurs que sont l'ajustement de certaines activités, l'intensification de nos efforts d'industrialisation et une croissance sélective sur les clientèles ciblées. Cette dernière est illustrée par l'accord préliminaire avec Deutsche Bank visant à assurer une continuité de service à ses clients pour leur activité prime brokerage et pour l'exécution électronique, avec un transfert de technologies et de personnel nécessaires.
Au T2, CIB continue de renforcer ses positions de leader en Europe, comme en témoigne sa première place pour les obligations en euro, les crédits syndiqués et les émissions à haut rendement. Par ailleurs, Exane confirme sa première place en Europe dans les domaines de la recherche sur actions et du courtage.
Les revenus de CIB s'élèvent à 3,1 milliards d'euros au deuxième trimestre, soit une progression de 4 % par rapport à l'an dernier.
Si l'on passe chacun des métiers en revue, les revenus de Global Markets diminuent de 1,2 %, hors effet de la nouvelle plateforme Capital Markets.
Dans FICC, les revenus sont en hausse de 11,7 % avec une bonne performance des activités de change, de crédits et des émissions primaires. Pour l'activité Equities, les revenus diminuent de 14,3 % par rapport à une base élevée au T2 2018, mais avec une bonne activité de clientèle dans les dérivés actions.
Dans Corporate Banking, les revenus augmentent de 7,3 %, hors effet de la plateforme Capital Markets, avec une forte augmentation de l'activité en Europe et une poursuite de la croissance du cash management et du trade finance.
Enfin, les revenus de Securities Services augmentent de 12 %.
Le total des coûts de CIB progresse de 1,3 %, générant un effet de ciseau positif de 2,7 points. Les coûts bénéficient des programmes d'économies ainsi que de la digitalisation des processus de bout en bout et de l'automatisation des activités.
Le coût du risque reste bas, avec une progression marginale par rapport à l'an dernier. Dès lors, le résultat avant impôt de CIB s'élève à 1,1 milliards d'euros, en progression de 6,2 % par rapport à l'année précédente.
En bref, CIB réalise une bonne performance, avec des revenus en croissance et un effet de ciseau positif.
EBM: La responsabilité sociale et environnementale constitue un élément important du plan 2020 du Groupe. Quels sont les grands axes de votre politique ?
Avant tout, je dois vous dire notre fierté de voir nos efforts pour promouvoir la finance durable reconnus au plan mondial; Euromoney venant de nous décerner son prix “World’s Best Bank for Corporate Responsibility” !
Notre ambition, pour 2020, consiste avant tout à avoir à notre niveau un impact positif sur la société en actionnant trois leviers :
Premièrement, nous nous engageons en soutenant les secteurs contribuant directement aux 17 Objectifs de développement durable définis par l'ONU.
Deuxièmement, nous voulons continuer de jouer un rôle majeur dans la transition vers une économie bas carbone, notamment en aidant nos clients à adopter de nouveaux modèles énergétiques.
Troisièmement, nous voulons continuer de développer une culture d'impact positif par le biais d'initiatives tangibles.
Ainsi, notre approche CSR permet à BNP Paribas de prendre part à la construction d'un avenir durable, tout en contribuant à la performance et la stabilité du Groupe.
EBM : Jean-Laurent Bonnafé, Administrateur-Directeur Général de BNP Paribas, merci beaucoup !
Jean-Laurent Bonnafé : Merci à vous.