EuroBusiness Media (EBM) : EuroBusiness Media (EBM) : BNP Paribas, l’une des plus grandes banques en Europe, publie ses résultats du troisième trimestre 2019. Jean-Laurent Bonnafé, bienvenue ! Vous êtes Administrateur Directeur général de BNP Paribas
Jean-Laurent Bonnafé : Merci
EBM : Quels sont les faits marquants des résultats du Groupe au 3ème trimestre ?
Au troisième trimestre, l'activité progresse dans nos trois pôles opérationnels, avec des crédits en hausse de 5,5%, par rapport au 3ème trimestre 2018.
Les revenus du groupe augmentent de 5,3% par rapport à l'an dernier et de 4% sur une base comparable avec chacun des trois pôles opérationnels contribuant à la croissance des revenus.
Les coûts du groupe augmentent de 2,0%, mais de seulement 0,4% sur une base comparable.
Le Groupe dégage un effet de ciseaux positif et cela dans chacun de ses trois pôles opérationnels. Ceci a été atteint grâce à la poursuite de la mise en œuvre des programmes d'économies de coûts comme prévu dans le plan 2020.
Le coût du risque du Groupe reste bas, à 41 points de base des encours.
En conséquence, le résultat opérationnel du groupe affiche une hausse de 10% par rapport au 3ème trimestre 2018.
Le résultat net part du Groupe du troisième trimestre s'élève à 1,9 milliard d'euros, en diminution de 8,8%, mais en hausse de 3,4% hors exceptionnels, puisque le Groupe avait comptabilisé une plus-value sur la cession de 30,3% de First Hawaiian Bank au même trimestre l'an dernier.
Sur les neuf premiers mois de l'exercice, le résultat net part du Groupe s'élève à 6,3 milliards d'euros, en hausse de 3,9% par rapport à l'an dernier. Sur la même période, le taux annualisé de rendement sur capitaux propres tangibles s'établit à 10,3%.
Le ratio Common Equity Tier 1 progresse de 10 points de base à 12,0%, reflétant notre génération organique de capital.
La valeur comptable par action du Groupe s'élève à 78,0 euros, ce qui représente un taux de croissance annuel de 5,1 % depuis 2008 et confirme la création de valeur récurrente à travers le cycle.
En résumé, une bonne performance du Groupe sur le trimestre et sur les neuf premiers mois, reflétant la progression des revenus et un effet de ciseaux positif.
EBM : Vous arrivez à la fin du plan de transformation du Groupe l'an prochain. Quels sont les principales économies de coûts réalisées jusqu'à présent, et celles prévus pour 2020 ?
À ce jour, nous avons déjà réalisé des économies de coûts récurrentes de 1,7 milliard d'euros, dont 166 millions d'euros rien qu'au troisième trimestre. Comme prévu, ces économies s'élèveront à 3,3 milliards d'euros d'ici fin 2020.
Par ailleurs, les coûts de transformation non récurrents sont en ligne avec les objectifs ; ils devraient être de 0,7 milliard d'euros en 2019. Comme prévu, il n'y aura pas de coûts de transformation en 2020.
Ainsi, nous confirmons notre objectif de dégager un effet de ciseau positif cette année et l'an prochain.
EBM : En matière de coût du risque, comment qualifieriez-vous l'évolution du Groupe ? Quels en sont les éléments moteurs ?
Le coût du risque du Groupe reste bas, à 41 points de base, grâce à une discipline forte à l'origination, à l'environnement de taux bas et à la poursuite de la diminution du coût du risque en Italie.
Le coût du risque est d'ailleurs bas dans chacun des trois pôles opérationnels.
L'augmentation par rapport à l'an dernier s'explique essentiellement par d'importantes reprises de provisions chez CIB au troisième trimestre de l'an dernier.
EBM : Les taux d'intérêt de la zone euro ayant encore baissé dans les dernier mois, comment se sont comportés les métiers de Domestic Markets dans cet environnement?
Au troisième trimestre, l'activité de Domestic Markets augmente, avec une croissance des crédits dans les réseaux de détail et dans les métiers spécialisés. Dans la Banque Privée, la collecte nette d'actifs ressort à 1,6 milliard d'euros.
Domestic Markets continue de se développer dans les services bancaires digitaux, comme le montre l'augmentation des usages mobiles : plus de 78 millions de connexions aux applications mobiles rien qu'au 3ème trimestre, soit une hausse de 35% par rapport à l'an dernier. Par ailleurs, Domestic Markets a simplifié et digitalisé son processus de demande de prêt hypothécaire en Belgique, en France et en Italie.
En termes de résultat, les revenus augmentent de 0,5% à 3,9 milliards d'euros, grâce à l'amélioration de l'activité et à la croissance dans les métiers spécialisés, partiellement compensée par l'impact de l'environnement de taux bas.
Les coûts opérationnels augmentent d'à peine 0,1% sur un an, dégageant un effet de ciseau positif. Cela a été permis par la mise en œuvre de notre transformation digitale ainsi que des nouveaux modèles opérationnels, ce qu'illustre l'adaptation du réseau d'agences, dont le nombre a déjà diminué de 356 unités depuis le lancement du plan 2020.
Le coût du risque reste faible grâce à la poursuite de la baisse chez BNL.
Le résultat avant impôt du trimestre progresse de 2% en glissement annuel, à 975 millions d'euros.
En résumé, Domestic Markets continue d'avoir une bonne dynamique commerciale, et génère un effet de ciseau positif ainsi qu'une augmentation du résultat avant impôt dans un contexte de taux d'intérêt bas.
EBM : Quels sont les principaux faits marquants des différents métiers au sein d'International Financial Services ?
IFS confirme la bonne croissance de ses activités au troisième trimestre, avec des crédits en progression de 9,3% et une augmentation de 4,1%, en un an des actifs sous gestion.
Les métiers d'IFS continuent de mettre en œuvre leur transformation digitale, au travers du déploiement généralisé de la signature électronique chez Personal Finance, soit plus de 1,3 million de contrats signés par voie électronique, et 28 millions de relevés mensuels digitaux adressés aux clients. Par ailleurs, de nouvelles fonctionnalités de self-care contribuent à la poursuite du développement d'utilisations mobiles : plus de 40% des clients Wealth Management sont désormais des utilisateurs enregistrés de myWealth, le nouvel outil de la Banque Privée en ligne, et 62 millions de transactions self-care sont réalisées par des clients chez Personal Finance.
Les revenus augmentent de 5,1%, à 4,2 milliards d'euros, et de 1,9% sur une base comparable. Les coûts augmentent de 4,0%, et de seulement 0,4% sur une base comparable, dégageant un effet de ciseau positif. Il en découle un résultat avant impôt de 1,3 milliard d'euros, en hausse annuelle de 6,7% et de 5,7% sur une base comparable par rapport au 3T18
Je voudrais détailler rapidement les principales composantes d'IFS :
Tout d'abord, Personal Finance continue d'avoir une activité en croissance, avec une progression de 8,0% des crédits, une augmentation des revenus de 4,1% et une augmentation des coûts légèrement en dessous de ce niveau, dégageant par conséquent un effet de ciseau positif et un résultat avant impôt de +2,4% par rapport au 3T18.
Passons à Europe-Méditerranée, où les crédits sont en légère baisse, avec une diminution en Turquie. Sur une base comparable, les revenus progressent de 1,5% grâce à l'augmentation des marges et des commissions, avec une hausse des coûts limitée à 0,2%, générant ainsi un effet de ciseau positif. Le coût du risque recule de 9,3%, et le résultat avant impôt progresse de 15,5% sur une base comparable.
Continuons avec BancWest : sur une base comparable, la croissance des crédits est modérée par rapport à l'exercice précédent. Les revenus sont en légère diminution, en raison de la baisse des revenus d'intérêts dans un contexte de taux d'intérêt moins favorable. Les coûts reculent de 4,2% en raison de l'ajustement des effectifs et de mesures d'économie, dégageant un effet de ciseau positif et un résultat avant impôt en hausse de 7,4% sur une base comparable.
Enfin, dans nos activités d'épargne, le montant des actifs sous gestion progresse à 1 100 milliards d'euros à fin septembre.
Notre activité d'Assurance continue d'avoir un bon développement commercial, avec des revenus en hausse de 2,7% par rapport au 3T18, des coûts qui progressent en raison du développement de l'activité sous-jacente et une légère augmentation du résultat avant impôt par rapport à l'an dernier.
Passons à la Gestion institutionnelle et privée, où les revenus progressent de 1,5 %, tirés par Wealth Management et Real Estate Services. Les coûts diminuent de 0,8 % grâce à l'effet des mesures d'économies mises en place ; le résultat avant impôt progresse de 18,3% par rapport à l'an dernier.
En résumé, IFS continue de montrer une bonne croissance de l'activité et une amélioration du résultat au cours du trimestre.
EBM : Après la bonne performance réalisée par CIB aux deux premiers trimestres, comment l'activité a-t-elle évolué au T3 ? Avez-vous continué à vous développer dans vos différents secteurs d'activité et à optimiser votre portefeuille d'activités ?
CIB poursuit la mise en œuvre de son plan de transformation.
Avec l'intensification de ses efforts d'industrialisation, CIB réalise 62 millions d'euros d'économies récurrentes supplémentaires au cours du trimestre.
CIB poursuit sa croissance sélective auprès des clientèles ciblées, avec la signature en septembre de l'accord avec Deutsche Bank visant à assurer une continuité de service à ses clients pour l'activité prime brokerage et pour l'exécution électronique, avec un transfert de la technologie et du personnel nécessaires.
Parallèlement, CIB continue d'optimiser ses activités, ce qu'illustre la signature récente d'un accord avec Allfunds, plateforme wealthtech leader des services de distribution de fonds, accord par lequel CIB apportera ses activités de distribution de fonds à Allfunds en échange d'une participation de 22,5%.
Au T3, CIB continue de renforcer son positionnement leader auprès de la clientèle en Europe, comme en témoigne sa première place pour toutes les émissions obligataires en euro, les crédits syndiqués et l'activité trade finance.
Les revenus de CIB s'élèvent à 2,9 milliards d'euros au troisième trimestre, soit une progression de 12,0% par rapport au même trimestre l'an dernier.
Si l'on passe chacun des métiers en revue, les revenus de Global Markets augmentent de 17,2%, hors effet de la création de la nouvelle plateforme Capital Markets en collaboration avec Corporate Banking.
Dans FICC, les revenus progressent de 38,7% par rapport à un troisième trimestre moins porteur l'an dernier, portés par une forte hausse des émissions primaires et du crédit, ainsi que par un rebond des activités change et marchés émergents. Pour Equities, les revenus baissent de 15,0% dans un marché peu porteur sur les flux, partiellement compensés par la performance des produits structurés et une légère augmentation chez Prime Services.
Dans Corporate Banking, les revenus augmentent de 8,7%, hors effet de la création de la plateforme Capital Markets avec Global Markets, grâce à une hausse dans les trois régions, avec en particulier un développement marqué en Europe.
Enfin, les revenus de Securities Services sont en hausse de 6,4%, en lien avec l'augmentation des volumes.
Le total des coûts de CIB progresse de 4,8%, générant un effet de ciseau positif de 7,2 points. Les coûts continuent de bénéficier des programmes d'économies ainsi que de la digitalisation des processus de bout en bout et de l'automatisation des activités.
Le coût du risque reste bas, et CIB réalise un résultat avant impôt en hausse de 13,5% par rapport au 3T18.
En bref, CIB réalise une forte performance ce trimestre, caractérisée par une augmentation des revenus, un effet de ciseau positif et une augmentation du résultat avant impôt.
EBM : Jean-Laurent Bonnafé, Administrateur-Directeur Général de BNP Paribas, merci beaucoup !
Jean-Laurent Bonnafé : Merci à vous.