EuroBusiness Media (EBM): Euro Disney, première destination touristique en Europe, publie ses résultats annuels pour 2013. Mark Stead, bonjour, vous êtes Directeur-Général Adjoint, Finances pour Euro Disney. Comment résumer vos résultats pour l’année 2013 ?
Mark Stead : Je pense que je peux vous faire un résumé de notre année fiscale 2013 en utilisant quatre mots qui commencent avec un P. D’abord, nous avons été Pertinents dans nos choix stratégiques, Prudents dans notre gestion. Performants sur plusieurs éléments et tout cela me laisse Positif pour l’avenir de Disneyland Paris. Laissez-moi vous expliquer. Nous avons été pertinents dans nos choix stratégiques en décidant de rénover le parc Disneyland pour son vingtième anniversaire, et en rénovant déjà 3 de nos 7 hôtels. Avec comme résultat des augmentations significatives à la fois de la satisfaction et des dépenses par visiteur. C’est également le fait d’avoir lancé un nouveau spectacle dans le Parc Disneyland, Disney Dreams! qui a gagné plusieurs prix de meilleur spectacle dans le monde. Nous avons aussi choisi de refinancer notre dette. Ce refinancement de la dette à la fin de l’année 2012 nous a fait économiser 25 millions d’euros de charges cette année. Nos choix stratégiques ont donc été pertinents. Nous avons été Prudents dans la gestion de notre activité, avec une croissance des coûts limitée à 1% cette année. Et si on considère la croissance de nos charges d’exploitation, Parcs et Hôtels, cela ne représente plus qu’une augmentation de 0,3%. Cela s’explique par un affinement de notre offre. Nous avons par exemple fermé des restaurants à des périodes peu fréquentées dans certaines zones de nos parcs pour redéployer nos « casts members» dans des zones où on avait plus besoin d’eux ce qui nous a permis de réaliser de belles économies. On a également été très performants cette année. Si vous regardez nos activités de marketing et ventes, nous avons redéployé nos activités, notre force marketing vers l’Europe qui va bien, comme l’Allemagne, l’Angleterre, l’Europe de l’Est en général. Et on a pu en voir les résultats dans la performance de ces pays, l’Angleterre par exemple, avec une augmentation de 9% par rapport à l’année dernière.
EBM : La fréquentation a reculé d’un million de visiteurs. Vos investisseurs doivent ils s’en inquiéter ?
Mark Stead : Non, pas du tout. Cette baisse d’un million de visiteurs tient à deux choses. D’abord une première baisse, qui représente un tiers de ce million, du nombre de visiteurs d’Europe du Sud, principalement d’Espagne et d’Italie, deux pays en grande difficulté économique. Ensuite, deux tiers de la baisse sont dus à la France, et la moitié, au marché local. On a repensé cette année nos offres vers le marché local en repositionnant Disneyland Paris comme une destination exceptionnelle. Cela passe par une diminution importante de nos offres fortement discountées. La baisse du marché local, en chiffre d’affaires, a été complètement compensée par 73 000 visiteurs supplémentaires, en provenance d’autres pays. Donc je pense qu’on a fait le bon choix.
EBM : Vous affichez une perte de 78 millions d’euros, ce qui est conséquent, même si c’est en repli par rapport à l’année précédente. Comment continuer à investir alors que dans le même temps vous perdez de l’argent ? Ça semble un peu contre intuitif.
Mark Stead : En fait il y a deux facteurs à cela. Le premier c’est la trésorerie qui est générée par nos opérations chaque année et qui s’élève en 2013 à 95 millions d’euros. Si on regarde notre résultat net, soit le résultat net comptable à - 78 millions, on voit des charges liées à l’utilisation de nos actifs et à nos amortissements et dépréciations. Si on réintègre ce montant dans notre résultat comptable, on arrive au résultat cash, de 95 millions d’euros, que l’on utilise pour investir dans notre destination.
EBM : Enfin, pour conclure, qu’attendez-vous pour l’année 2014 ?
Mark Stead : On attend une amélioration de la situation en Europe du Sud, une quasi stabilisation de la situation en France, une surperformance de l’Angleterre, de l’Allemagne et de l’Europe qui va un peu mieux. On ouvre aussi l’année prochaine notre prochaine grande attraction, Ratatouille, dans le Parc Walt Disney Studios. Je pense donc que 2014 sera une année évènement pour nous et on en attend de bonnes choses.
EBM : Mark Stead, Directeur-Général Adjoint, Finances, Euro Disney, merci beaucoup.
Mark Stead : Merci.