EuroBusiness Media (EBM) : Euro Disney, première destination touristique en Europe, vient de publier ses résultats pour le premier semestre 2013. Mark Stead, bonjour, vous êtes Directeur-Général Adjoint, Finances d’Euro Disney. D’abord que vous inspirent ces résultats au premier semestre ?
Mark Stead : Je pense qu’on ne peut être qu’encouragés par le résultat de notre premier semestre dans un environnement qui reste difficile et incertain. Notre chiffre d’affaires augmente de 3%, un bon résultat. Il y a quelques éléments, des clés de lecture de ces résultats, qui sont importants. Déjà l’augmentation de la dépense par visiteur dans nos Parcs, qui est de 2 euros supérieure à l’année dernière. On a vendu un terrain de plus cette année, ce qui a augmenté le chiffre d’affaires de nos activités immobilières et nous a permis de pratiquement doubler notre EBIDTA par rapport à l’année dernière, à €3 millions. On a également réduit nos charges financières d’environ €10 millions, ce qui nous a permis, avec l’amélioration du résultat opérationnel, d’augmenter notre résultat net de près de 10%. C’est un bon résultat dans un environnement économique encore difficile.
EBM : Quel est l’impact de la crise en Europe sur votre activité ?
Mark Stead : Je pense qu’on voit, comme beaucoup d’entreprises en Europe dans le même secteur de loisirs, que nos visiteurs font plus attention à leurs portefeuilles. Ils cherchent une expérience à la hauteur de leurs attentes. En 2010, on a orienté notre stratégie vers un investissement dans l’expérience de nos visiteurs. On a entamé la rénovation de tous nos hôtels et investi dans notre parc, en préparation du 20ème anniversaire. Cette stratégie s’accompagne d’une augmentation des dépenses par visiteur – ce qui était le but - et on voit aussi que la perception du rapport qualité-prix par nos visiteurs est restée quasiment stable, voire en légère amélioration, ce qui est très important pour le futur. Dans un contexte économique difficile, notre chiffre d’affaires progresse et nos visiteurs dépensent de plus en plus.
EBM : Vous êtes en plein refinancement de votre dette. Quel impact cela aura-t-il sur votre activité?
Mark Stead : Cet impact est positif et se traduit de plusieurs façons. Le taux moyen de notre endettement a diminué de plus de 1%. Cela a un impact immédiat sur nos charges financières. Cette année cela devrait représenter une baisse de près de €13 millions de nos charges financières, et près de €45 millions sur les cinq prochaines années. On a également un calendrier de remboursement de la dette qui est plus graduel, et qui entraine une baisse de remboursements de €225 millions sur les 5 prochaines années, ce qui va nous donner accès à une liquidité supérieure à celle prévue avant le refinancement. C’est une liquidité que l’on peut utiliser pour investir dans notre destination et améliorer la satisfaction de nos visiteurs.
EBM : Quelles sont vos priorités et vos perspectives pour les années à venir ?
Mark Stead : Je pense que nous allons poursuivre notre stratégie actuelle, c'est-à-dire l’investissement dans notre destination, pour améliorer notre résultat net et atteindre une profitabilité à terme. Un très bon exemple que je peux vous donner et qui illustre cela parfaitement, c’est la rénovation de notre hôtel Disney’s Sequoia Lodge. C’est un de nos plus grands hôtels, avec environ mille chambres. Sa rénovation s’est achevée l’année dernière. On a augmenté sur les deux ans de rénovation, c’est-à-dire si l’on compare le pré-rénovation avec le post-rénovation, les dépenses par visiteur de 22%. En parallèle, nous avons enregistré une augmentation de la satisfaction de 11 points et la perception du rapport qualité-prix par nos visiteurs est restée quasiment stable, voire en légère augmentation. C’est vraiment une des clés pour atteindre une profitabilité durable. L’année prochaine nous allons également ouvrir notre prochaine attraction Ratatouille. On investi donc dans notre destination, dans les parcs, dans la rénovation de nos hôtels pour améliorer les dépenses par visiteur sur le long terme, ce qui devrait nous permettre d’accroître notre chiffre d’affaire et notre résultat net.
EBM : Mark Stead, merci beaucoup.
Mark Stead : Merci.