EuroBusiness Media: Natixis, la banque de financement, de gestion, d’assurance et de services financiers du groupe BPCE, deuxième acteur bancaire en France, vient de publier ses résultats pour l’exercice 2014. Laurent Mignon, bonjour. Vous êtes le Directeur Général de Natixis, comment caractérisez-vous ses résultats? Est-ce qu’ils reflètent l’activité et la performance de la société?
Laurent Mignon: Ce sont des bons résultats, on a publié des résultats avec une forte croissance de l’activité de nos métiers. Les métiers cœurs ont connu une croissance de près de 7% sur l’année pour atteindre 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires puis un résultat net de l’ordre de 1.3 milliards. C’est vraiment le reflet, je crois, d’une dynamique commerciale de l’ensemble de nos métiers, du développement de nos franchises. Je crois qu’on peut être extrêmement satisfait de ça. Et c’est une première année de notre plan, qui s’appelle le plan New Frontier, qui est extrêmement positive. Si on prend par métier, La banque de Grande Clientèle, une très bonne année, largement tirée par le développement de nos franchises et notamment nos franchises à l’international, avec un fort développement international, et puis le métier de Structured Asset Finance avec plus de 28 milliards d’euros de productions nouvelles dans l’année. Tout ça sans augmenter le bilan, grâce à la mise en place du modèle qu’on appelle « Originate to Distribute » qui se développe bien. En Gestion d’Actifs, c’est vraiment une année record. On a collecté au cours de l’année près de 32 milliards d’euros hors les produits monétaires à peu près 28 milliards avec les produits monétaires pour atteindre 736 milliards d’actifs sous gestion, donc une très, très belle année en gestion d’actifs. En Assurances, c’est 25% de croissance du chiffre d’affaires, donc une très belle année également, et dans les métiers des Services de Finances Spécialisés, la poursuite de la recherche de synergies entre les métiers de Natixis et les deux réseaux, Les Caisses d’Epargne et la Banque Populaire avec des très belles réussites dans le Crédit Conso, dans Ingénierie Sociale, dans les
Paiements, voilà pour ne citer que celles-là.
EBM: L’année dernière vous nous avez présentez le plan stratégique de Natixis, New Frontier, à horizon 2017. Comment se situe aujourd’hui ses résultats 2014 par rapport à vos ambitions?
Laurent Mignon: On ne peut jamais dire qu’on a réussi un plan après la première année. C’est sûr qu’on peut savoir si on l’a raté ; en l’occurrence, on ne l’a pas raté. On est sur le bon chemin et on est plutôt en avance. Je vais vous citer deux chiffres là-dessus pour l’illustrer. Je vous ai dit tout à l’heure, 7% de croissance du revenu, du PNB, de nos métiers cœurs. 7% c’est un peu au-delà du rythme qu’on s’est fixé sur le plan. On est un peu en avance et donc je pense que c’est encourageant. Je vous ai également cité 32 milliards de croissance d’actifs sous gestion, plus exactement de collecte net au cours de l’année. Notre ambition pour le plan c’était 75 milliards, donc vous voyez qu’en un an, on a fait une partie du chemin. Cela ne veut pas dire qu’on arrivera aux 75 en cumulé, mais je crois qu’on est sur la bonne voie. Maintenant, il reste énormément de choses à faire. On a besoin de continuer à développer notre développement international et puis on a encore beaucoup de chantiers. Je crois qu’il y a un point à noter, s’il y a un domaine dans lequel on a fait le plus de progrès au cours de l’année 2014, là où on a fait le plus d’avancés stratégiques, c’est effectivement le Pôle Epargne. Le Pôle Epargne, c’est d’abord le succès de l’Asset Management, mais aussi c’est la constitution du grand Pôle Assurances, tel qu’on l’avait annoncé, comme étant un enjeu majeur pour Natixis et le groupe ; on a acheté 60% de BPCE Assurances, on a constitué le pôle, on a trouvé des accords définitifs avec la CNP pour réorganiser le partenariat entre le groupe BPCE et la CNP, ce qui va permettre demain de pouvoir commencer à commercialiser, à partir de 2016, des produits de Natixis Assurances auprès des Caisses d’Epargne. On a enfin fait une étape importante dans le développement de notre activité multi-boutiques en Asset Management par l’acquisition de DNCA. DNCA c’est une société de gestion d’actifs en France qui a un vrai rayonnement Européen avec une expertise actions extrêmement reconnue, de vrais professionnels, de vrais entrepreneurs de la gestion d’actifs et qui donc vont bien rentrer dans la philosophie d’organisation multi-boutique.
EBM: Enfin, comment allez-vous associer vos actionnaires à ses bons résultats?
Laurent Mignon: Quand on a annoncé le plan, on a dit qu’on aurait une stratégie qui serait d’abord Asset Light, c’est-à-dire notre capacité de croissance se fait sans consommer plus de capital, ce qui fait que quand on croît, on génère de la capacité de constitution de ratio. Cette capacité, elle nous permet de faire deux choses : rémunérer nos actionnaires et croître et investir dans nos métiers. C’est exactement ce qu’on a fait dans l’année. Sur l’année, grâce à la constitution de résultats, on a créé une capacité de distribution, et puis on l’a fait également en réduisant notre bilan, en continuant à réduire notre bilan et en désinvestissant de la Coface. Tout ça nous permet dans l’année d’avoir une politique de dividende qui est, je crois, en ligne avec ce qu’on avait fixé. Un, on avait dit, un pay-out ratio égale au minimum égal à 50%, on va avoir un dividende qu’on appelle « ordinaire » qui va représenter 20 centimes d’euros par action, ce qui représente un pay-out de 51%. Et puis on a désinvesti de la Coface, ça nous libère du capitale, et ça va nous permettre de distribuer 14 centimes d’euros de plus aux actionnaires. En cumul ça fait un pay-out de 87% et en même temps on a investi dans DNCA, c’est-à-dire qu’on a investi dans le futur. Donc je pense que cette gestion assez disciplinée de notre capital, qui permet d’avoir de la création de capital, et cette création de capital, on peut la rendre aux actionnaires pour une partie et investir dans nos métiers dans l’autre.
EBM: Laurent Mignon, directeur general de Natixis, je vous remercie.
Laurent Mignon: Merci.