EuroBusiness Media (EBM) : Société Générale, un des tout premiers groupes européens de services financiers, publie ses résultats pour l’exercice 2014. Frédéric Oudéa, bonjour. Vous êtes Président-Directeur général de Société Générale. Tour d’abord, quel bilan tirez-vous de l’année 2014 ?
Frédéric Oudéa : Un bilan très positif. C’est la première année de la mise en œuvre de notre plan stratégique annoncé en mai, et nous sommes en ligne avec nos objectifs, avec une dynamique commerciale positive dans tous nos métiers, une bonne gestion des coûts, des risques, et donc une contribution des métiers qui augmente de 3,5% sur l’année. Et au total avec un bilan solide, je crois qu’on est capable de continuer à développer nos métiers, donc une année positive.
EBM : Vous affichez un ratio de fonds propres durs de 10,1% fin 2014. Est-ce suffisant dans l’environnement actuel ?
Frédéric Oudéa : C’est totalement suffisant, ça répond totalement aux exigences du régulateur européen qui par ailleurs a également validé sans réserves notre versement de dividende. On verse un dividende qui correspond à 40% de notre résultat, qui est en hausse. On a un niveau de Core Tier 1 qui effectivement est très satisfaisant, avec par ailleurs une bonne qualité de portefeuille de crédit, une bonne qualité de capital, et donc au total oui c’est tout à fait suffisant pour le groupe Société Générale.
EBM : Vous évoquez une contribution en hausse dans tous vos métiers. Qu’en est-il ?
Frédéric Oudéa : Et bien c’est le cas ! Sur les réseaux France il y a une contribution en hausse dans un environnement difficile – une croissance faible en France, des taux bas, un revenu qui baisse -, mais la bonne gestion des risques et des coûts permet justement d’avoir une contribution en hausse. Sur les métiers d’IBFS (Banque de détail et Services Financiers Internationaux) c’est l’Europe et les services financiers aux entreprises et l’assurance qui tirent la contribution. Et puis on a une très belle contribution en hausse des métiers de GBIS (Global Banking & Investor Solutions) qui pour la troisième année croissent et délivrent de la rentabilité. On a un métier de banque d’investissement et de financement de banque privée qui est vraiment bien adapté à un nouvel environnement et qui délivre une nouvelle fois.
EBM : Comment la situation en Russie a-t-elle évolué pour le Groupe en 2014 et quelles sont les perspectives 2015 dans ce pays ?
Frédéric Oudéa : 2014 ça a été une année importante, et je pense réussie, pour gérer au mieux la situation et notamment bien gérer le bilan, avec une progression des crédits mais une prise de risque sélective, une diminution de la liquidité apportée par le groupe, et une amélioration forte de la qualité des crédits puisque les crédits douteux ont baissé et le taux de couverture a augmenté. Donc on entre le mieux possible dans une période 2015 qui, on le sait, sera plus compliquée sur le plan économique avec une récession. Et les perspectives 2015 c’est poursuivre la transformation de l’activité en mettant l’accent sur les services aux clients, en particulier les clients particuliers ; poursuivre la réduction des coûts ; bien gérer le risque : on sait que le coût du risque va augmenter, probablement à 400-500 points de base dans une économie qui va refluer entre 3% et 5%. Mais je crois qu’on est bien armés pour gérer cette situation.
EBM : Et enfin, quelles sont vos priorités pour 2015 ? Allez-vous tenir les objectifs de votre plan stratégique 2016 ?
Frédéric Oudéa : 2015 c’est la deuxième année ¬[du plan stratégique], donc c’est prolonger, poursuivre la transformation au même rythme. Et j’estime qu’on va recueillir les fruits de cette dynamique commerciale des métiers :
- à mon sens en banque de détail en France en prolongeant les innovations digitales, les développements sur la banque privée, les développements destinés aux entreprises ; retrouver une croissance, une croissance modérée mais une croissance tout de même du PNB ;
- sur tout ce qui est le pôle international, en dehors de la Russie dont on a parlé, avoir une amélioration des performances commerciales et financières de l’ensemble de nos métiers ;
- et puis sur le métier de grande clientèle là aussi une progression du revenu, une bonne gestion des coûts, donc une quatrième année de croissance rentable.
Au total je pense que Société Générale devrait confirmer en 2015 la vigueur, le dynamisme de ses métiers, et de ce point de vue si on se place à l’horizon 2016, il n’y a pas de raison à mon sens aujourd’hui de changer nos objectifs de rentabilité, et on poursuit sur notre trajectoire.
EBM : Frédéric Oudéa, Président-Directeur général de Société Générale, merci beaucoup.
Frédéric Oudéa : Merci.