EuroBusiness Media (EBM) : Plastic Omnium, le leader mondial des pièces de carrosserie, réservoirs et conteneurs à déchets, publie ses résultats pour l’année 2013. Laurent Burelle bonjour, vous êtes le PDG de Plastic Omnium. Comment jugez-vous les résultats du Groupe en 2013?
Laurent Burelle : Nous avons fait en 2013 une excellente année. Nous avons battu notre record de chiffre d’affaires avec €5,1 milliards, une croissance de production de 9,2%, production faciale en augmentation de 6,6%, une EBITDA de quasiment €600 millions et une EBIT de €400 millions, en progression l’une et l’autre de 18%, et un bénéfice net autour de €200 millions. C’est une excellente année !
EBM : Comment arbitrez-vous aujourd’hui entre tout le potentiel de croissance qu’offre pour vous votre expansion dans le marché chinois et en même temps une présence historique forte en Europe dont la dynamique et les perspectives de croissance ne sont pas aussi bonnes ?
Laurent Burelle : Nous n’arbitrons pas. Nous saisissons la croissance dans les pays où la production automobile croît, comme la Chine et les Etats-Unis. Notre programme d’investissement a cru de 30% cette année, i.e. 6,6% de notre chiffre d’affaires. Et nous croissons aussi dans des territoires plus anciens – cela peut sembler paradoxal – comme l’Espagne et l’Angleterre qui voient la production automobile aussi repartir. Donc, nous avons de la croissance partout.
EBM : Aujourd’hui vous êtes un exemple typique d’une société familiale. En quoi est-ce que vous jugez cela un avantage stratégique pour votre développement ?
Laurent Burelle : Ce débat sur les sociétés familiales est connu. Je pense que nous sommes d’abord une société d’industriels, d’investisseurs, d’innovateurs. Nous investissons beaucoup en innovation chaque année, en hommes et en moyens. Nous investissons beaucoup en nouvelles unités de production de par le monde : nous avons 110 usines dans 30 pays. Je ne crois pas que notre caractéristique principale soit d’être à caractère familial. Notre caractéristique principale est d’obtenir une rentabilité et un free cash flow qui nous permettent d’investir dans toutes les zones où c’est nécessaire.
EBM : Le succès de Plastic Omnium est dû à l’expansion de l’utilisation du plastique dans la voiture. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur les perspectives du secteur automobile ?
Laurent Burelle : L’automobile est une croissance très régulière. Cette année, il s’est fabriqué 82 millions de voitures dans le monde, i.e. 2,9 millions de voitures de plus qu’en 2012. C’est considérable ! L’année prochaine, il va se fabriquer à nouveau 2,8 millions de voitures de plus dans le monde. Donc le secteur automobile est en croissance mondiale. Alors, il y a des grandes différences par zone. Il y a des zones de stabilité, des zones de réduction de production et des zones d’augmentation. Nous voyons à nouveau les Etats-Unis et la Chine augmenter leur production en 2014, et nous voyons Plastic Omnium accompagner ce mouvement grâce aux nouvelles usines que nous avons ouvertes en 2013 et celles que nous allons ouvrir en 2014 dans ces pays.
EBM : Aujourd’hui votre pôle Environnement ne représente que 10% de votre chiffre d’affaires. A t-il vocation à rester dans le Groupe ?
Laurent Burelle : Oui. C’est une question qu’on me pose souvent et qui est tout à fait légitime. 10% - mais nous avons retourné cette activité au deuxième semestre 2013, puisque au deuxième semestre 2013 notre activité Environnement a fait 7,6% de marge opérationnelle contre 2,8% au premier semestre. Donc nous l’avons vraiment totalement redressée financièrement. Pour 2014 et 2015 son plan de marche est de confirmer et d’affirmer cette rentabilité. Puis après, nous verrons si nous pouvons compléter sa croissance par des activités complémentaires afin de garder deux pieds au groupe Plastic Omnium, l’automobile et les collectivités locales européennes.
EBM : Enfin, comment voyez-vous l’année 2014 ?
Laurent Burelle : L’année 2014 se présente à nouveau comme une année de croissance. Une année de croissance pour Plastic Omnium aussi dans ses agrégats, de marge d’exploitation, d’EBITDA et de résultat net. Donc nous voyons l’année 2014 positivement, avec des vents contraires bien sûr sur les changes, tels que nous les avons eus au dernier trimestre 2013, qui perdurent pour le moment, que nous ne voyons pas s’estomper. Mais malgré cela, nous voyons une progression de tous nos agrégats en 2014 à nouveau.
EBM : Laurent Burelle, PDG de Plastic Omnium, je vous remercie.
Laurent Burelle : Merci.