EuroBusiness Media (EBM): AKKA Technologies, un leader Européen d’ingénierie et de conseil en technologie, publie ses résultats pour l’exercice 2014. Maurice Ricci bonjour. Vous êtes Président-Fondateur d’AKKA Technologies, pour revenir sur l’exercice 2014, quels ont été les principaux événements de l’année ?
Maurice Ricci : Je pense que le principal évènement, c’est un respect de nos engagements des chiffres qui étaient prévus avec un chiffre d’affaire à €885 millions, une marge opérationnelle à €55 millions, un résultat net qui s’inscrit à €27 millions. La société a de la capacité pour son développement, un gearing à 23%, €220 millions de trésorerie. Ce sont des éléments fondamentaux, d’autant qu’ils sont dans un contexte de transformation puisque le Groupe en trois ans a doublé de taille et nous sommes dans une réorganisation, plutôt un plan de transformation de l’entreprise afin de poursuivre notre développement.
EBM : On note que c’est l’année ou vous passez la barre des 50% de chiffre d’affaires, plus de 50% du chiffre d’affaires réalisée hors de la France, il y a cette acquisition en Allemagne, MBtech, dont l’intégration est aujourd’hui réussie. Finalement, quels on étés les facteurs déterminants de cette réussite ?
Maurice Ricci : Vous avez raison de préciser le positionnement international du Groupe, puisqu’en 2010 85% de nos revenus étaient uniquement français donc nous sommes en dessus de 50% pour l’exercice 2014. On parle très souvent de l’intégration de MBtech, en fait, il faut considérer Aeroconseil et MBtech qui ont été rachetés entre 2011 et 2012, soit près de €400 millions d’actifs, et qui finalement ont été intégrés dans un temps à peine plus long que Coframi en 2007 qui ne faisait que €140 millions de chiffre d’affaires. On est dans un contexte international avec des entreprises beaucoup plus grandes et je pense donc que nous avons conduit ces intégrations très rapidement.
EBM : Et du coup, quel potentiel de croissance est-ce que ça génère pour vous, en Allemagne et à l’international ?
Maurice Ricci : Le Groupe s’était d’abord développé en France. L’Allemagne : l’objectif est d’avoir un socle européen. Nous avons racheté MBtech, nous souhaitons doubler de taille, d’abord pour répondre à notre stratégie des équilibres, puisque MBtech nous amène le plus gros client du Groupe - Mercedes est devenu notre plus gros client - et il nous faut le diversifier avec les autres OEM allemands et ensuite en se diversifiant dans les secteurs de l’aéronautique et du ferroviaire. Cela confère donc une croissance forte à l’Europe qui va se terminer en même temps que notre plan de transformation, c’est pour nous 2018, et là nous aurons une accélération sur le plan international.
EBM : Justement, l’accélération internationale, on y est déjà un petit peu puisqu’il y a cette JV en Chine que vous venez de signer. Comment s’inscrit-elle dans ce plan stratégique à moyen terme ?
Maurice Ricci : Vous avez raison de le souligner. Très, très souvent on parle de la vision, mais il faut le temps de la mise en place et nous sommes déjà dans la logique de l’international alors que notre focus court terme c’est vraiment de finir notre développement allemand. Ce qui est intéressant avec BAIC c’est que vous avez un constructeur automobile qui n’existe que depuis quelques années, qui fait déjà un million et demi de véhicules, à comparer par exemple à un de nos plus vieux clients qui est Renault qui n’en fait que 2,4 millions, et des niveaux de résultats très, très importants. Ils ont donc la capacité de leur ambition, sortir deux véhicules par an, ce qui est énorme en termes d’ingénierie. La question qu’on pourrait se poser c’est comment ils sont venus chercher une petite société d’ingénierie européenne, je pense que ça met vraiment en avant le savoir-faire et le positionnement en termes de valeur ajoutée du Groupe. Cet élément différentiateur qui devrait être un leverage très fort pour nous dans notre développement international. Nous avons BAIC, qui est de l’automobile en Chine, nous avons déjà l’aéronautique et l’automobile en Russie, nous avons l’aéronautique et l’automobile au Japon et nous commençons à travailler avec Boeing ce qui nous amène à l’aéronautique aux Etats-Unis. On voit bien qu’après la fin de notre construction européenne, il y aura une accélération forte sur tous les autres continents.
EBM : Pour finir, les objectifs 2015 et surtout à moyen terme, quels sont-ils dans le cadre de votre plan stratégique ?
Maurice Ricci : Sur notre socle européen (et donc on est en 2018), nous avons pris des engagements de réaliser €1,2 milliard d’activité et €100 millions de marge opérationnelle. C’est bien sûr des chiffres qui vont permettre de continuer à financer notre croissance, mais ça correspond aussi à des dimensions de marché. L’étape suivante, aujourd’hui nous ne l’avons pas chiffrée, mais nous pensons que ce sera une évolution exponentielle.
EBM : Maurice Ricci, Président-Fondateur d’AKKA Technologies, je vous remercie.
Maurice Ricci : Merci de m’avoir reçu.