EuroBusiness Media (EBM) : AXA, leader mondial de l’assurance et de la gestion d’actifs, publie ses résultats annuels 2010. Henri de Castries, bonjour. Vous êtes le Président-directeur général d’AXA. Quelle lecture faites-vous des résultats annuels publiés ce jour?
Henri de Castries (HC) : Je pense que ce sont des résultats solides, dans une année qui est parfois restée compliquée. Ce sont des résultats solides parce qu'ils nous permettent de proposer aux actionnaires un dividende en hausse de 25%. Quand on les analyse, on constate que nos marges ont augmenté en assurance vie, et que nos résultats techniques ont amorcé un redressement en assurance dommages. Deux éléments positifs qui amorcent une tendance dont nous pensons qu'elle se prolongera. L'année a été plus difficile en gestion d'actifs, puisque nous avons enregistré des sorties de capitaux significatives même si le volume global de nos actifs augmente. Mais nous avons pris des mesures pour que ceci se corrige dans le temps. Au total, une année avec des résultats de bonne facture, un dividende en hausse de 25% et un bilan qui reste très solide, comme en témoignent nos ratios de solvabilité.
EBM : Au-delà des chiffres, que faut-il retenir de l'année écoulée ?
HC : Que cela a été une année de transformation et que parfois, sous une stabilité apparente des chiffres, notamment en matière de développement du chiffre d'affaires, se dissimulent des tendances de fond et qui nous semble-t-il vont dans la bonne direction. Notre croissance a été très forte dans les pays émergents, puisque par exemple en assurance vie le volume des affaires nouvelles y augmente de pratiquement 25%. Nous avons été beaucoup plus sélectifs dans les pays développés sur nos affaires pour nous concentrer sur les segments qui offrent des marges de bonne qualité. Une année de transformation aussi parce que, malgré l'environnement parfois un peu compliqué du fait de la baisse des taux d'intérêt, du fait de la crise des dettes souveraines, le Groupe a continué à chercher à se développer sur ses axes stratégiques. Comme je le disais, une plus grande sélectivité dans les pays développés mais aussi une plus grande agressivité dans les pays émergents, où nous avons pu poursuivre ou finaliser un certain nombre d'opérations significatives. Vous savez que nous avons trouvé un accord avec nos actionnaires minoritaires en Australie pour racheter la totalité de nos activités en Asie du Sud-Est. C'est une opération qui devrait se terminer dans le début de l'année 2011. Nous avons aussi en Chine, par exemple, passé un accord majeur pour créer une joint venture avec la plus grande banque du pays, ce qui devrait nous donner un meilleur accès à la population chinoise pour proposer nos produits.
EBM : Quelles sont vos priorités stratégiques en 2011, et quelle est votre vision des mois à venir ?
HC : D'abord sur 2011, nous avons le sentiment que l'environnement mondial, même s'il reste probablement fragile, continue de s'améliorer et que nous devrions en bénéficier. Nos priorités vont rester les mêmes. AXA est un groupe qui a conquis des positions extrêmement solides en matière d'assurance et de gestion d'actifs. Nous sommes le premier groupe mondial dans notre secteur en matière d'assurance. Il faut continuer à construire sur ces forces. La priorité va être, comme elle l'a été en 2010, à la préservation des marges et à la recherche de la croissance. Recherche de la croissance en étant plus sélectifs dans les pays développés et en étant un peu plus agressifs dans les pays émergents. Voilà ce que nous voulons faire. Nous pensons que si l'environnement continue de s'améliorer progressivement, nous devrions en bénéficier.
EBM : Henri de Castries, Président-directeur général d’AXA, je vous remercie.
HC : Merci.