EuroBusiness Media (EBM) : SUEZ ENVIRONNEMENT, un leader mondial dans les métiers de l’eau et des déchets, présente ses résultats annuels 2010. Jean-Louis Chaussade, bonjour. Vous êtes le Directeur Général de SUEZ ENVIRONNEMENT. Comment s’est passée cette année 2010 pour SUEZ ENVIRONNEMENT?
JLC : 2010 a été une année de forte croissance pour SUEZ ENVIRONNEMENT, avec de nombreux succès industriels et commerciaux, des avancées stratégiques majeures, et des résultats en forte hausse.
_ - Nos activités de valorisation dans les déchets sont repartis à la hausse,
_ - Le développement du Groupe à l’international s’est accéléré,
_ - Et nous avons finalisé la prise de contrôle amicale d’AGBAR, le leader de l’eau en Espagne, avec aussi de fortes positions dans l’eau au Chili et en Grande Bretagne.
Cette intense activité s’est traduite par des résultats en forte hausse, avec une croissance de 13% tant pour le chiffre d’affaires que pour l’EBITDA.
Le résultat net part du groupe a été particulièrement élevé, à 565 millions d’euros. Notre bilan est solide avec une dette nette à 3,2x l’EBITDA. Nous proposerons, lors de l'Assemblée générale du 19 mai 2011, un dividende de 0,65 euros par action.
EBM : Vous nous parliez à l’instant de plusieurs développements stratégiques et notamment de la prise de contrôle d’AGBAR. Comment votre Groupe se développe-t-il en Europe, et notamment en Espagne ?
JLC : Nos activités en Europe représentent aujourd’hui 73% de notre chiffres d’affaires, en croissance de 6% cette année pour l’eau et de 9% pour les déchets. Les perspectives de croissance sont fortes dans nos métiers, notamment dans l’Europe du sud dans l’eau, et dans la valorisation matière et énergétique dans les déchets, soutenues par les normes environnementales, les enjeux énergétiques, et les besoins d’infrastructures.
Le marché de l’eau en Espagne offre de ce point de vue des perspectives attractives:
_ - les besoins en infrastructures y sont importants, notamment d’assainissement.
_ - l’Espagne souffre d’un stress hydrique important et a mis en place d’ambitieux plans d’investissements pour y faire face, auxquels participeront largement les opérateurs privés avec des opportunités de PPP comme celui que nous venons de remporter à Majorque pour 50 ans et un chiffre d’affaire proche de 1 milliard d’euros.
_ - Les prix de l’eau en Espagne sont aussi très en dessous de la moyenne européenne, et leur évolution est de ce fait plus rapide qu’ailleurs.
AGBAR sera aussi le bras armé de SUEZ ENVIRONNEMENT pour le développement en Amérique Latine avec des nouveaux projets notamment au Chili et au Brésil.
EBM : Au-delà de l’Europe justement, comment êtes-vous positionné à l’international, où les marchés sont en croissance plus forte?
JLC : A l’international, nous déployons une stratégie de développement ambitieuse et sélective, en nous développant sur les marchés de l’environnement qui ont des potentiels de croissance attractifs :
_ - liés au dynamisme macro-économique et à l’expansion rapide des villes, avec des besoins majeurs d’infrastructures modernes,
_ - liés aussi aux besoins des industriels pour des solutions de traitement de pointe tant dans l’eau que dans les déchets.
Nous avons accéléré notre développement en 2010, réalisons 27% de notre chiffre d’affaires hors d’Europe, notamment aux Etats Unis dans l’eau, au Chili via AGBAR, et en Asie/Pacifique, et plus particulièrement en Australie, dans l’eau et dans les déchets. Nous sommes aussi présents sur le pourtour méditerranéen, et proposons des modèles contractuels très différents selon les demandes de nos clients.
Les opportunités sont nombreuses sur ces marchés qui offrent un potentiel de développement rapide. Positionné sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’eau et des déchets, SUEZ ENVIRONNEMENT est particulièrement bien positionné pour les sélectionner.
EBM : Comment voyez vous à court terme l’évolution de vos métiers pour l’année 2011 ?
JLC : Après une année 2010 avec des résultats en forte progression et une accélération du développement des activités du Groupe, SUEZ ENVIRONNEMENT aborde 2011 très sereinement.
Les volumes de déchets traités sont progressivement remontés en 2010 et le début de l'année 2011 montre que cette tendance se poursuit. L’acquisition de WSN en Australie renforce aussi nos positions dans ce marché en forte croissance.
Dans l’eau, nous bénéficierons de l’application des formules tarifaires en France et en Espagne, du développement des nouveaux services et d’une meilleure conjoncture pour les travaux en France, des nouveaux contrats notamment en Espagne, et d’une croissance beaucoup plus rapide à l’international.
EBM : Quelles sont, du coup, vos perspectives financières pour l’exercice 2011?
JLC : Nos objectifs 2011 sont,
1) Premièrement, au niveau opérationnel, par rapport à 2010 et à changes constants:
_ - une croissance du chiffre d’affaires supérieure ou égale à 5 %
_ - une croissance du résultat brut d’exploitation supérieure ou égale à 10%, et ceci en incluant l’effet périmètre complémentaire lié à l’acquisition d’AGBAR qui jouera encore sur 5 mois en 2011.
2) Deuxièmement, un résultat net part du groupe supérieur à 425 millions d’euros.
3) Troisièmement, cette croissance de la rentabilité de nos résultats, s’accompagnera d’une augmentation du cash flow libre, avec un objectif de génération supérieur ou égal au cash flow libre de 2010 c’est à dire à 852 millions d'euros. Année après année, notre génération de cash flow libre progresse très fortement. C’est une des priorités de notre modèle de croissance rentable et génératrice de cash.
4) Et enfin, nous maintiendrons notre sélectivité en matière d’investissements, avec un objectif de ratio Dette Nette sur EBITDA aux alentours de 3 fois dès fin 2011, c’est-à-dire avec un an d’avance par rapport aux objectifs précédemment annoncés, qui prévoyaient un retour à ce niveau en 2012.
Nous abordons donc l’année 2011 avec des perspectives macro-économiques meilleures. SUEZ ENVIRONNEMENT est bien positionné pour en profiter dans ses métiers, avec un bilan solide et une stratégie de croissance équilibrée et ambitieuse, basée sur ses avantages concurrentiels, ce qui nous permet de nous positionner en leader de la performance environnementale.
EBM : Enfin pour conclure, quelles sont vos perspectives de moyen terme pour les 2-3 années à venir ?
JLC : Dans un contexte de reprise macro-économique progressive, les perspectives à moyen terme de SUEZ ENVIRONNEMENT sont solides pour 2012-13 avec une croissance équilibrée et que nous voulons toujours plus rentable.
Notre objectif est une croissance de nos activités au global plus rapide que celle des économies où nous sommes, avec un objectif de croissance moyenne du chiffre d’affaires supérieure ou égale à 5 % à taux de change constants.
Elle s’accompagnera d’une amélioration de la rentabilité, avec un objectif de croissance moyenne de l’EBITDA supérieure ou égale à 7 % à taux de change constants, c’est à dire plus rapide que celle du chiffre d’affaires.
Le groupe continuera ses efforts d’optimisation des coûts, et relève son objectifs de gains de 250 à 300 millions d’euros pour la période 2010 – 2012.
Nous continuerons à investir de façon sélective, dans le respect de nos grands équilibres financiers, avec un objectif de maintien du ratio Dette Nette sur EBITDA aux alentours de 3 fois.
Enfin, notre politique de rémunération de nos actionnaires a pour objectif d’être attractive. Nous avons ainsi pour objectif de proposer, sous réserve de l’approbation des Assemblées Générales correspondantes, un dividende en croissance d’environ 5% par an pour les dividendes relatifs aux exercices 2011, 2012, 2013. Notre objectif à long terme est un taux de distribution supérieur à 60%.
EBM : Jean-Louis Chaussade, Directeur Général de SUEZ ENVIRONNEMENT, merci beaucoup.
JLC : Merci à vous.