EuroBusiness Media (EBM) : Wavecom, fournisseur leader de technologies sans fil embarquée pour les communications M2M, c’est à dire machine à machine, fait l’objet d’une OPA hostile de la part de Gemalto. Michel Alard, bonjour. Vous êtes le Président du Conseil d’Administration de Wavecom. Pourquoi êtes vous défavorable aujourd’hui à l’offre de rachat de Gemalto ?
Michel Alard (MA): L’offre de Gemalto ne nous paraît clairement pas acceptable. Elle est tout d’abord opportuniste, elle cherche à tirer partie d’une situation que chacun connaît sur l’ensemble des marchés financiers, et sur l’économie en général, qui a bien sûr rejailli sur Wavecom. Elle ne tient pas compte également du potentiel des projets menés par Wavecom avec de nombreux clients et qui ne se reflète pas aujourd’hui dans le chiffre d’affaires. Elle ne tient pas compte aussi de toutes les technologies innovantes développées par Wavecom, qu’il s’agisse des technologies dites inSIM ou encore de celle développée par notre filiale Anyware. Et enfin la valorisation est tout à fait insuffisante - quelles que soient les méthodes utilisées pour ce faire – qu’il s’agisse de sociétés comparables ou encore des transactions récentes. Il faut également noter que c’est une OPA hostile, comme vous l’avez indiqué, qui est une pratique peu courante dans le domaine de la technologie et qui nous paraît faire courir à la société un risque majeur. Vous savez que pour une société comme Wavecom, sa valeur réside essentiellement finalement dans ses équipes, c’est un potentiel avant tout humain, et que l’offre actuelle est de nature à les déstabiliser. Pour toutes ces raisons nous pensons que l’offre de Gemalto ne reflète pas la valeur de Wavecom.
EBM : Alors justement quelles sont ces technologies clés, ou ces perspectives alléchantes de développement, qui ne sont pas encore reflétées aujourd’hui dans l’offre de Gemalto ?
MA: Comme vous le savez le marché de la téléphonie mobile est aujourd’hui arrivé à saturation. Le futur moteur de croissance de ce marché c’est celui de la machine communicante, et aujourd’hui moins de 1% des machines sont équipées, alors que toutes ont potentiellement vocation à le devenir. Wavecom occupe bien évidemment une position leader sur ce marché, mais la stratégie de Wavecom ce n’est pas seulement de rendre les machines communicantes, c’est aussi, et surtout, de développer toute une plateforme de services autour de ces bases, et pour ce faire nous nous appuyons sur notre filiale Anyware. Prenons juste un exemple : aujourd’hui une voiture intègre de plus en plus de logiciels embarqués et demain lorsque vous démarrerez votre véhicule il se passera exactement ce qui se passe aujourd’hui avec votre PC, à savoir que votre véhicule ira chercher sur les réseaux tout l’ensemble des mises à jours pour se mettre à niveau en termes de logiciels. Et pour ce faire Wavecom a développé une solution qui est un passage obligé puisque finalement nous sommes le seul moyen de communication entre le véhicule et son environnement.
EBM : Dans tout ce que vous venez de décrire est-ce qu’on ne s’éloigne pas là de Gemalto, fabricant de cartes à puces ? Quel est l’intérêt pour Gemalto de racheter Wavecom ?
MA: Il y a tout d’abord la stratégie de Wavecom, c’est-à-dire cette migration des produits vers les services, est tout à fait en phase avec ce que veut faire Gemalto pour ses propres produits. Comme vous le savez le SIM a été conçu à l’origine pour le téléphone portable et c’est un concept qui est totalement inadapté pour la machine communicante, que ce soit pour des raisons de fiabilité, de conditions de température extrêmes, pour des problèmes de durée de vie, et pour toutes ces raisons nous avons développé le concept inSIM où, en fait, les fonctions de la carte SIM sont simplement intégrées en tant qu’un simple composant dans nos propres produits. En quelque sorte, nous avons développé un super SIM, et c’est évidemment un concept tout à fait stratégique pour Gemalto, alors que la réciproque n’est évidemment pas vraie.
EBM : En quoi estimez-vous que Wavecom, en cavalier seul, est plus à même de créer de la valeur pour ses actionnaires qu’en fusionnant avec Gemalto ?
MA: Tout d’abord il nous semble dans l’intérêt de Wavecom de conserver son indépendance. Aujourd’hui nous travaillons aussi bien avec Gemalto qu’avec Oberthur Card Systems. Par ailleurs, la situation financière de Wavecom est extrêmement solide et c’est pourquoi nous pensons avoir les moyens à la fois techniques, humains et financiers pour créer de la valeur pour nos actionnaires. Et c’est pourquoi le Conseil d’Administration de Wavecom recommande à ses actionnaires de ne pas apporter leurs titres à l’offre de Gemalto, dans la mesure où nous considérons qu’elle ne reflète pas la réelle valeur de Wavecom.
EBM : Et si Gemalto venait à relever son offre, feriez-vous toujours la même analyse ?
MA: Ecoutez, il est bien évidemment de la responsabilité du Conseil d’Administration d’examiner toute nouvelle offre qui pourrait se présenter, et tout ceci dans le meilleur intérêt de ses actionnaires.
EBM : Michel Alard, Président du Conseil d’Administration de Wavecom, je vous remercie.
MA: Merci.
Non-binding unofficial translation into English for information purposes only. Original in French.
Michel Alard interview: English translation of French transcript
Released on November 7, 2008
EuroBusiness Media (EBM): Wavecom, a leading provider of wireless technology for M2M, i.e. machine-to-machine, communications is subject to a hostile takeover bid from Gemalto. Michel Alard, hello. You are the Chairman of the Board of Wavecom. Why are you today not in favor of Gemalto’s offer?
Michel Alard (MA): We clearly do not find Gemalto’s offer acceptable. First of all, it is opportunistic, it seeks to take advantage of a situation that everyone knows about in the financial markets, and in the economy in general, which has, of course, reflected on Wavecom. It does not take into account the potential of the projects led by Wavecom with numerous clients, which are not reflected in today’s sales. Also, it does not take into account all the innovative technologies developed by Wavecom, whether it be the so-called inSIM technologies or those developed by our subsidiary Anyware. And finally, the valuation is quite inadequate - whatever the methods used to calculate it – either in terms of comparable companies or recent transactions. It has to be noted, however, that it is a hostile takeover bid, as you have indicated, which is uncommon in the technology industry and which may put the company at a major risk. You know that for a company such as Wavecom its value resides essentially in its staff, first and foremost in the human potential, and that the current bid could potentially destabilize them. For all these reasons, we think that the bid from Gemalto does not reflect the value of Wavecom.
EBM: So, precisely, what are these key technologies, or favorable development prospects, that are not yet reflected in today’s bid from Gemalto?
MA: As you know, the mobile phone market has now reached saturation. The future growth engine of this market is communicating machines, and today less than 1% of machines are equipped, whereas all machines could be potentially. Wavecom has a leading position in this market, but Wavecom’s strategy is not only making communicating machines, but also, and above all, developing an entire platform of services on this basis, and to do this we rely on our subsidiary Anyware. To give an example, today a car has more and more built in software, and tomorrow when you start your car the same exact thing will happen that is happening today with your PC – your car will go search the network for all of its software updates. And to do this, Wavecom has developed a solution that is unavoidable, since, in the end, we are the only means of communication between a vehicle and its environment.
EBM: In what you have just described, you seem to be straying from Gemalto, the producer of SIM cards? What is Gemalto’s interest in taking over Wavecom?
MA:First of all, Wavecom’s strategy is the migration from products towards services, quite in-phase with what Gemalto wants to do with its own products. As you know, the SIM card was originally designed for mobile phones and it is a concept that is completely unsuitable for machine-to-machine communication, whether for reasons of reliability, extreme temperature conditions, or lifespan, and for all these reasons we have developed the inSIM concept where, in fact, the functions of the SIM card are simply integrated as a component in our own products. In a way, we have developed a “super” SIM, and that is obviously a strategic concept for Gemalto, whereas the reverse is clearly not true.
EBM: How is Wavecom alone more capable of creating shareholder value than merged with Gemalto?
MA: Firstly, it seems to us in the interest of Wavecom to retain its independence. Today we work equally with Gemalto and Oberthur Card Systems. Besides, Wavecom’s financial situation is extremely strong, and this is why we think we have, all at once, the technical, human and financial means to create value for our shareholders. And this is why Wavecom’s Board recommends to its shareholders not to tender their stock to Gemalto’s offer, which we consider to not reflect the true value of Wavecom.
EBM: And if Gemalto were to increase its bid, would you still have the same analysis?
MA: It is the responsibility of the Board of Directors to examine any offer which presents itself, and to do so in the best interest of its shareholders.
EBM: Michel Alard, Board Chairman of Wavecom, thank you.
MA: Thank you.
{This interview contains forward-looking statements which are not historical facts. Such forward-looking statements relate to Wavecom’s product pipeline including design wins, the M2M market and Wavecom’s recent acquisitions. Actual results may differ significantly from those contemplated by these forward-looking statements due to a variety of factors. Important factors that may cause such differences include, but are not limited to, those described in Wavecom’s Annual Report on Form 20-F for the fiscal year ended December 31, 2007. Further risks and uncertainties include, among others, the risk that the future trading price of Wavecom's stock is likely to be volatile and could be subject to wide price fluctuations; the risk that Wavecom may be unable to secure superior value as a stand-alone company or by pursuing other strategic alternatives; and the risk that stockholder litigation in connection with Gemalto’s unsolicited proposal, or otherwise, may result in significant costs of defense, indemnification and liability. All forward-looking statements are qualified by these cautionary statements and speak only as of the date they are made.
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