EuroBusiness Media (EBM) : Groupama présente son plan opérationnel stratégique 2010-2012. Jean Azéma, bonjour. Vous êtes le Directeur général de Groupama. Alors Groupama arrive au terme du plan stratégique annoncé il y a trois ans. Avant de parler d’avenir, quel bilan faites-vous des années 2007-2009, et du développement du groupe sur cette période ?
Jean Azéma (JA) : Les enseignements qu’on peut tirer de cette période 2007-2009 pour Groupama sont au nombre de trois, trois éléments principaux. Le premier c’est une croissance qui s’est accélérée. Deuxièmement une internationalisation du groupe beaucoup plus forte. Troisièmement, une amélioration de la rentabilité. Si on regarde simplement les chiffres, nous avions annoncé une croissance de 7% par an, en combinant croissance interne et externe, nous avons effectivement réalisé ce chiffre. Nous dépasserons 17Mds € de chiffre d’affaires à la fin de l’année. Une rentabilité : nous nous étions donnés comme objectif de multiplier par trois le résultat opérationnel du groupe. Ce chiffre sera dépassé en 2008 et le sera en 2009, en tenant compte des tempêtes. Et également le troisième objectif, c’était pour nous d’avoir un ratio combiné compris entre 98 et 102, nous serons inférieur à 100 en 2009.
EBM : Vous annoncez un nouveau plan pour les trois années qui viennent. Pouvez-vous nous expliquer les objectifs, et les grandes lignes ?
JA : Très clairement, l’objectif du groupe pour cette période 2010-2012, c’est de poursuivre la stratégie qui est la nôtre, une stratégie de croissance. Donc des objectifs qui sont des objectifs d’amélioration également de la rentabilité, une croissance de 6% par an, supérieure au marché. Nous devrions atteindre 20Mds € de chiffre d’affaires à la fin de l’exercice 2012. Nous maintenons notre objectif de ratio combiné compris entre 98 et 102, et nous attendons de ce plan une croissance de notre profitabilité de 10% par an. Nous sommes dans un environnement de crise qui a beaucoup évolué en tout cas, mais vous dites que vous conservez la même stratégie.
EBM : Pouvez-vous nous expliquer ce paradoxe ?
JA : Je crois qu’il n’y a pas de paradoxe. Le Conseil d’administration s’est effectivement posé cette question, la crise change-t-elle la stratégie du groupe ? Doit-elle changer la stratégie du groupe ? Les différents éléments qui avaient conduit au choix de cette stratégie, à savoir la création d’un marché européen de l’assurance, la consolidation du marché, avec des opérateurs de plus en plus importants. L’importance de la taille sur un marché européen, et en particulier sur un marché des particuliers ou d’artisans-commerçants-petites et moyennes entreprises, reste vrais. Le Conseil a donc confirmé cette stratégie. Simplement en période de tempête, ou de gros temps, lorsqu’on fait de la voile, on prend un ri ou deux ris sur la voile, c’est ce que nous avons fait en 2009 en particulier, non pas en baissant nos investissements dans l’activité, mais simplement en ne faisant pas de nouvelles acquisitions.
EBM : Le plan que vous annoncez ne permettra pas, à lui tout seul, d’atteindre le top 10 européen des assureurs. Pouvez-vous nous expliquer vos projets de croissance externe ?
JA : C’est vrai, ce plan conduit le groupe à 20 Mds € de chiffre d’affaires, ce qui est insuffisant pour faire partie des dix premiers assureurs européens, ce qui est l’ambition affichée par le Conseil d’administration du groupe. Nous devrons donc le compléter d’opérations d’acquisitions, soit des opérations de taille moyenne, soit surtout une opération sans doute plus structurante, qui justifierait un financement par l’ouverture du capital du groupe.
EBM : Jean Azéma, Directeur général du groupe Groupama, je vous remercie.
JA : Merci, au revoir.