EuroBusiness Media (EBM) : Le Groupe BNP Paribas, une des plus grandes banques d’Europe, publie ses résultats du deuxième trimestre 2013. Jean-Laurent Bonnafé, bonjour et bienvenue ! Quels sont vos commentaires sur les résultats du Groupe au deuxième trimestre ?
Jean-Laurent Bonnafé : BNP Paribas réalise, au deuxième trimestre, un résultat net part du groupe de 1,8 milliard d’euros dans un environnement européen qui reste difficile.
Dans les divisions opérationnelles, le PNB reste stable grâce à la diversification des activités du Groupe, avec une bonne résistance de Retail Banking, une progression d’Investment Solutions et un léger repli de CIB.
Les frais de gestion reculent, particulièrement pour Retail Banking, grâce aux premières économies de coûts dégagées par notre plan « Simple & Efficient ».
Le coût du risque reste modéré en dépit de la conjoncture. BNP Paribas confirme dans tous ses pôles opérationnels la gestion rigoureuse de ses risques.
Au total, le résultat avant impôt des pôles opérationnel recule de 3 %. Ce trimestre, BNP Paribas dégage à nouveau un résultat solide dans une conjoncture pourtant difficile en Europe.
Tous les réseaux Retail continuent d’afficher une croissance significative des dépôts, celle-ci atteint 6 % dans Domestic Markets et dans Retail Banking.
BNP Paribas confirme également au 2T une solvabilité et une liquidité très élevée. Le ratio « Common Equity Tier 1 » du Groupe atteint 10,4 % en norme Bâle 3
« fully loaded » . De même, la réserve de liquidité immédiatement disponible a été au niveau considérable de 236 milliards d’euros.
Tout cela confirme clairement que le bilan de BNP Paribas est particulièrement robuste.
EBM : Où en est votre plan d’économies de coûts « Simple & Efficient » ? Pourriez-vous dégagez, d’ici fin 2015, davantage de gains d’efficacité que prévu initialement?
Jean-Laurent Bonnafé : Notre plan « Simple & Efficient » a démarré très rapidement. De fait, nous avons déjà comptabilisé 330 millions d’économies de coûts au premier semestre, grâce à quelques mesures à effet rapide et au lancement anticipé de certains projets dès la fin 2012.
Parallèlement, nous avons eu au 1er semestre des coûts de transformation de 229 millions d’euros, dont 74 millions au 2T avec des investissements qui sont en préparation pour le 2e semestre.
« Simple & Efficient » est un plan d’optimisation des coûts de grande ampleur, structuré autour de plus de 1 000 programmes qui regroupent au total quelque 2 050 projets. À ce jour, 86 % des projets sont déjà lancés, avec pour chacun un responsable, un budget spécifique et un calendrier de mise en œuvre.
Ce plan vise des économies de coûts récurrentes de 2 milliards d’euros à partir de 2015 et nous maintenons cet objectif annoncé. A ce stade, il est encore trop tôt pour envisager de modifier notre estimation.
EBM : Le ralentissement économique en Europe pèse sur la qualité des actifs bancaires. Comment évolue votre coût du risque au 2T ?
Jean-Laurent Bonnafé : Comme je l’indiquais, le coût du risque du Groupe reste modéré au 2e trimestre. Une bonne partie de l’augmentation observée par rapport au 1T13 provient d’un dossier exceptionnel, chez Capital Markets. Pour la comparaison par rapport à l’an dernier, il faut rappeler que le 2T12 bénéficiait de reprises de provisions significatives chez CIB.
Malgré le ralentissement économique en Europe, et grâce à notre gestion des risques rigoureuse, notre coût du risque reste bas en France et en Belgique; alors qu’en Italie, il reste au même niveau qu’au trimestre dernier.
Chez Personal Finance, le coût du risque reste stable ce trimestre, tandis qu’il baisse dans International Retail Banking. Il est en effet particulièrement bas chez BancWest et en baisse sur la zone Europe-Méditerranée.
Enfin, pour Corporate Banking, le coût du risque revient au 2T à un niveau plus habituel après un niveau bas le trimestre précédent.
EBM : Domestic Markets a plutôt bien résisté dans un contexte difficile. Est-ce également le cas au deuxième trimestre ?
Jean-Laurent Bonnafé : Oui, Domestic Markets se montre très résistant et affiche une bonne performance générale. Comme je le disais, les dépôts progressent de plus de 6 % avec une bonne croissance sur tous les marchés. En revanche, le ralentissement de la demande de crédit se poursuit.
En mai dernier, nous avons lancé avec succès notre nouvelle banque digitale « Hello bank ! » en Allemagne et en Belgique, suivi par un lancement en France au mois de juin. L’Italie suivra à l’automne.
Dans un contexte de taux d’intérêt toujours bas, nous avons réalisé 4 milliards d’euros de revenus. La remontée des commissions financières, après plusieurs trimestres faibles, ainsi qu’une bonne contribution d’Arval ont soutenu cette évolution.
L’ajustement continu de la base des coûts se confirme au 2T, avec une réduction de 1.4% des frais de gestion hors coûts de développement liés au lancement de Hello bank ! Ceci conduit à une amélioration du coefficient d’exploitation en France, en Italie et en Belgique; le coefficient d’exploitation s’améliore à 61,9 % chez Domestic Markets.
Au total, Domestic Markets dégage un résultat avant impôt important, 1 milliard d’euros, en dépit de la progression du coût du risque en Italie.
EBM : Comment évoluent vos autres activités de Retail Banking ce trimestre ?
Jean-Laurent Bonnafé : Les autres activités Retail du Groupe sont Europe-Méditerranée, BancWest et Personal Finance.
Europe-Méditerranée enregistre à nouveau un très bon trimestre grâce à une forte croissance des volumes, particulièrement en Turquie. Les dépôts augmentent de 13,5 % et les crédits progressent de 8,9 %. Au 2T, nous continuons de renforcer notre dispositif de cash management dans la région. En Turquie, le développement des ventes croisées avec CIB et Investment Solutions se poursuit avec succès.
Ce dynamisme commercial se traduit par une hausse de 11,4 % des revenus. Grâce à la maîtrise de ses coûts, la zone Europe-Méditerranée génère ainsi un résultat avant impôt de 237 millions d’euros pour le trimestre. Cela représente une croissance de 54 %, hors la plus-value que nous enregistrons au 2T sur la vente de notre filiale égyptienne.
BancWest affiche son dynamisme commercial au cours du trimestre, avec une hausse de 4,4 % des dépôts. Les encours progressent de 3,5 %, tirée par une bonne performance dans les crédits aux entreprises, grâce aux investissements faits pour renforcer le dispositif commercial. La banque privée poursuit également son développement, avec des actifs sous gestion qui atteignent 6 milliards de dollars à fin juin.
La persistance d’un niveau bas des taux d’intérêt et le recul des cessions de créances ont pesé sur les revenus, alors que les coûts augmentent du fait de la poursuite des investissements dans le dispositif commercial entreprise et la banque privée. BancWest confirme une forte contribution aux résultats du Groupe avec un résultat avant impôt de 200 millions d’euros au 2T.
Enfin, Personal Finance, notre activité de crédit à la consommation spécialisé. Parmi les faits marquants du 2T, Personal Finance a reçu la certification de Vigeo pour son offre de crédit renouvelable Cetelem en France. Il a également jeté les bases d’un développement du crédit à la consommation en Chine grâce à l’accord conclu avec la Banque de Nankin.
Les revenus baissent légèrement du fait de l’extinction progressive de l’activité de crédit hypothécaire. L’impact des contraintes réglementaires continue de peser sur le crédit à la consommation en France, alors que les tendances sont favorables en Belgique, en Allemagne, en Europe centrale et au Brésil.
Les frais de gestion montrent une nette diminution grâce au plan d’adaptation. Ceci contribue à une baisse significative du coefficient d’exploitation, qui s’établit à 45 % au 2T.
Personal Finance confirme sa forte capacité bénéficiaire, avec une contribution de plus de 300 millions d’euros au résultat avant impôt du Groupe.
EBM : Investment Solutions a été une source de croissance pour le Groupe depuis plusieurs trimestres. Cette tendance se confirme-t-elle au 2T ?
Jean-Laurent Bonnafé : Oui, absolument. Investment Solutions enregistre de bons résultats au 2T.
Mais avant de parler des résultats, un mot sur les actifs sous gestion. À 869 milliards d’euros, ils s’inscrivent en léger recul par rapport à la fin de l’année dernière. Ce semestre enregistre une décollecte principalement sur les fonds monétaires. En revanche, la collecte nette reste soutenue chez Wealth Management et dans l’Assurance. Dans les deux cas, l’Asie et les réseaux domestiques y apportent une contribution non négligeable.
Les revenus progressent de 2 %, tirés par l’Assurance, en particulier sur l’activité Protection en Asie et en Amérique latine. Malgré des taux d’intérêt qui restent bas, les revenus de Securities Services sont également en hausse grâce à une reprise des volumes de transaction. Gestion Institutionnelle & Privée est légèrement en repli, en raison d’une baisse des actifs moyens sous gestion chez Investment Partners, compensée partiellement par la bonne performance de Wealth Management.
Les frais de gestion reculent grâce aux effets favorables du plan d’adaptation dans la Gestion d’actifs et à la bonne maîtrise des coûts chez Securities Services. Les coûts progressent dans l’Assurance, du fait de l’augmentation de l’activité.
Au total, le résultat avant impôt progresse de 6,4 % à 564 millions d’euros au 2T, avec une contribution substantielle de chacun des pôles opérationnels.
EBM : Comment qualifiez-vous la performance de CIB au 2T ?
Jean-Laurent Bonnafé : À 2,1 milliards d’euros ce trimestre, les revenus de CIB s’établissent en léger recul par rapport à l’an dernier, à base comparable.
Grâce à l’augmentation de l’activité de clientèle, et en dépit d’un ralentissement en fin de trimestre lié à de nouvelles tensions sur les marchés, les revenus de Conseil et Marchés de Capitaux progresse de 4,1 %.
Dans le Fixed Income, l’activité de Taux a été impactée par la très forte volatilité à la clôture du trimestre et les activités de Crédit et de Change ont réalisé une bonne performance. L’activité a été bonne au 2T sur les émissions obligataires. Nous confirmons notre 8e place au classement « All International Bonds » et la 1ère au classement « All Corporate Bonds in Euro » au 30 juin.
Le métier Actions et Conseil montre un rebond par rapport à l’exercice précédent. Les flux clientèle augmentent et le regain d’intérêt pour les produits structurés se confirme, particulièrement en Europe et en Asie. L’activité « Equity linked » a bien performé, et nous maintenons des positions de leader en Europe.
Corporate Banking connaît un recul de ses revenus par rapport au 1T 2012, du fait du plan d’adaptation. La baisse est en ligne avec celle des encours de crédits. Toutefois les revenus progressent de 9% par rapport au trimestre précédent, et nous observons une hausse des commissions. Nous avons réalisé plusieurs opérations marquantes dans une approche Originate-to-Distribute, et nous confirmons notre rang de premier arrangeur de financements syndiqués en Europe.
Les frais de gestion restent quasiment stables chez CIB, grâce aux premiers effets du plan « Simple & Efficient », tout en continuant nos investissements de développement en Asie et en Amérique du Nord.
EBM : Le Président de la Fed a évoqué récemment la possibilité à venir d’une diminution progressive de la politique d’assouplissement quantitatif. Quelles seraient pour vous les implications d’une hausse des taux d’intérêt ?
Jean-Laurent Bonnafé : De manière générale, une diminution graduelle de la politique de détente monétaire serait un signal que l’économie américaine se redresse rapidement. Cela ne pourrait être qu’un bon signe pour l’économie mondiale.
Des taux d’intérêt plus élevés sont généralement une bonne nouvelle pour les banques, surtout compte tenu du niveau actuel historiquement bas. Ceci dit, BNP Paribas couvre l’essentiel de son risque de taux d’intérêt, ce qui signifie qu’une hausse des taux n’apporterait donc au Groupe qu’une augmentation modéré de ses revenus.
EBM : Où en est votre plan pour la zone Asie-Pacifique ?
Jean-Laurent Bonnafé : En Asie, notre développement se poursuit conformément au plan. Comme je le disais, la contribution de l’Asie progresse tant chez CIB que chez Investment Solutions au premier semestre.
Pour mémoire, nous avons défini plus de 30 programmes de développement, quasiment tous déjà lancés, qui couvrent des métiers ou des zones géographiques ciblées.
Pour citer quelques exemples, côté CIB, nous avons lancé deux programmes visant à renforcer l’activité de Financement Matières Premières, et six autres destinés à étendre le dispositif commercial pour les entreprises.
Chez Investment Solutions, nous augmentons progressivement les actifs sous gestion chez Wealth Management, dont le montant atteint 36 milliards d’euros. En Assurance, nous venons de conclure un accord de coentreprise avec la Bank de Pékin pour développer l’assurance vie en Chine. Le montant des primes brutes progresse rapidement, dépassant déjà 1,2 milliard d’euros.
Enfin, comme je vous l’indiquais, nous avons également signé un contrat visant à constituer une filiale commune avec la Banque de Nankin pour développer le crédit à la consommation en Chine.
Le plan Asie-Pacifique est donc en bonne voie.
EBM : Comment se déroule la préparation de votre nouveau plan de développement ?
Jean-Laurent Bonnafé : Nous avançons également dans la préparation du plan de développement du Groupe. Nous présentons ainsi deux nouveaux plans en même temps que nos résultats du 2T : l'un pour le métier de la Gestion d’actifs, et l’autre pour l’Allemagne.
Commençons par la Gestion d’actifs. Il s’agit d’une activité stratégique du Groupe, pour trois raisons : (1) c’est un métier clé pour nos clients institutionnels, (2) c’est le métier en charge de la gestion des fonds de nos clients, et (3) c’est un métier très rentable.
En Gestion d’actifs, nous avons une présence globale couvrant 40 pays, et nous gérons 375 milliards d’euros d’actifs. Nous sommes un acteur important auprès des clients institutionnels, où nous sommes classés 7ème en Europe. Sur plusieurs stratégies de gestions, nous sommes reconnus par les grands consultants mondiaux et les magazines spécialisés.
Un autre domaine où nous disposons naturellement d’un excellent positionnement concerne les clients en Retail et en banque privée, grâce à notre capacité de distribution sur nos 4 marchés domestiques, sans compter l’accès aux grands distributeurs mondiaux dont nous bénéficions par ailleurs.
Enfin, nous avons un beau dispositif dans les marchés émergents, avec une présence dans 17 pays et un volume d’actifs distribués de 50 milliards d’euros. Cette présence se complète de partenariats locaux, par exemple avec Shinhan en Corée et HFT en Chine.
Les institutionnels, les marchés émergents et les distributeurs représentent les 3 axes majeurs pour le développement de notre Gestion d’actifs. Pour les institutionnels, nous voulons avant tout étendre notre présence et renforcer notre image. Nous voulons développer et consolider encore notre présence en Asie et dans les pays émergents. Enfin, auprès des Distributeurs, nous avons l’ambition de devenir l’une des 3 premières plateformes de distribution en Europe continentale, avec une rationalisation et une optimisation de notre dispositif.
Nous allons réaliser des investissements sélectifs pour renforcer notre dispositif, particulièrement auprès du segment institutionnel où nous entendons attirer et fidéliser les meilleurs talents. Nous visons une collecte nette de quelque 40 milliards d’euros sur la période du plan, majoritairement auprès des institutionnels, suivis par l’Asie et les marchés émergents.
Nous prévoyons une progression de 10 % des revenus sur cette période, parallèlement à l’évolution du volume moyen d’actifs sous gestion. Ceci permettra de conforter une forte rentabilité à venir pour ce métier cœur du Groupe BNP Paribas.
Voyons maintenant l’Allemagne. On ne le sait probablement pas assez, mais nous y avons un dispositif étendu et diversifié, qui couvre tous les segments de clientèle. Nous y comptons 12 entités opérationnelles avec quelque 3 500 personnes. Pour vous donner une idée de notre présence, en Retail nous avons plusieurs positions fortes dans les métiers spécialisées : Cortal Consors est un des leaders du conseil en investissement en ligne, Personal Finance est numéro 3e du crédit à la consommation sur le lieu de vente, et Leasing Solutions est extrêmement bien implanté dans les programmes de financement fournisseurs.
CIB bénéficie depuis longtemps d’une présence établie auprès des grandes entreprises et des institutionnels, et peut s’appuyer sur 6 centres d’affaires, qui sont pleinement intégrés dans l’approche « One bank for Corporates » du Groupe.
Investment Solutions occupe également plusieurs positions de leader. Ainsi, Securities Services est la 1ère banque dépositaire, Cardif est l’un des principaux assureurs spécialisés pour le crédit et la protection, tandis que Real Estate est le n°1 des transactions en immobilier commercial.
En Allemagne, notre stratégie consiste en une initiative de croissance globale favorisant les ventes croisées entre tous les segments. Nous voulons collecter davantage de dépôts auprès des particuliers, grâce à Hello bank !, et renforcer l'activité crédit, particulièrement aux grandes et moyennes entreprises, pour renforcer notre positionnement auprès de ces clients. Nous entendons également nous renforcer dans nos métiers spécialisés. Un bon exemple est par exemple l’accord signé la semaine dernière pour le rachat de l’activité de « depotbank » de la Commerbank par le métier Titres.
Notre plan prévoit le renforcement de notre dispositif avec l’embauche locale de 500 collaborateurs et un renforcement de la visibilité et de l’efficacité commerciale. Par exemple nous envisageons de créer des « Maisons BNP Paribas » permettant de regrouper les différentes équipes allemandes.
Avec ce plan, nous prévoyons une hausse de nos engagements commerciaux pour soutenir le développement de notre activité et de notre base de clientèle. Nous voulons porter nos revenus d’environ 1,1 milliard d’euros en 2012 à 1,5 milliard d’euros en 2016, soit un taux de croissance annuel moyen de 8 % par an sur 4 ans.
Au final, nous voulons développer notre présence à long terme en Allemagne, qui est un marché important pour notre croissance en Europe.
EBM : Un accord a finalement été trouvé sur le cadre européen de « Bail-In », qui entrerait en vigueur le 1er janvier 2018. Que pensez-vous de l’approche proposée ?
Jean-Laurent Bonnafé : Nous saluons les progrès réalisés ces derniers mois vers une meilleure intégration et une supervision unifiée du secteur bancaire européen.
S'agissant du « Bail-In », l’objectif est un vote final par le Parlement européen avant la fin de l’année.
Je vous rappelle que BNP Paribas a été l’une des premières banques européennes à présenter son propre Plan de Rétablissement et de Résolution, qui est actualisé chaque année.
Pour en revenir au cadre européen, malgré le traitement préférentiel de certains déposants, tels que les particuliers et les PME, la base de dettes susceptible de restructuration envisagée dans la proposition actuelle reste très large. C’est une excellente chose que BNP Paribas a toujours soutenue. Compte tenu de notre très forte capitalisation, cela devrait être perçu favorablement par nos créanciers.
En fait, nous pensons que ce cadre de restructuration aura pour effet de marquer plus clairement la différentiation entre les grandes banques globales très diversifiées au bilan très solide - comme nous - et les banques plus petites et moins diversifiées.
EBM : Les régulateurs s’intéressent de plus en plus aux ratios de « leverage », mais appliquent des définitions différentes. Qu'en est-il de votre ratio de levier à ce jour ?
Jean-Laurent Bonnafé : Il est vrai qu’il existe un certain nombre de définitions différentes du ratio de « leverage », ce qui entretient une certaine confusion. C’est pourquoi nous avons décidé de publier ce trimestre notre ratio de levier Bâle 3, bien avant le calendrier prévu.
Calculé sur une base « fully loaded » et de manière conservatrice sur notre « Common Equity Tier 1 », ce ratio s’élève à 3,4 %, ce qui signifie que nous sommes dès aujourd’hui déjà en conformité avec la réglementation. Je vous rappelle que le seuil minimum applicable sera de 3 % à partir du 1er janvier 2018.
Nous restons cependant convaincus qu’une approche tenant compte des risques pondérés est plus pertinente qu’un ratio de levier qui ne capte pas les écarts de risques entre les bilans des différentes banques.
EBM : Jean-Laurent Bonnafé, Administrateur Directeur Général de BNP Paribas, merci beaucoup.
Jean-Laurent Bonnafé : Merci à vous.