EuroBusiness Media (EBM): David Benmussa bonjour. Vous êtes Directeur chez iShares à Paris. iShares organise pour la quatrième année consecutive Sharing Experiences, le rendez-vous des professionnels de la gestion. Quels sont les thèmes principaux de cette édition ?
David Benmussa : Effectivement nous organisons la quatrième édition de Sharing Experiences, qui sont les rendez-vous de la gestion d’actifs. Cette année cela a lieu au Grand Palais et les deux grands thèmes de 2012 sont les allocations d’actifs, et la recherche de rendement. Nous avons également Joe Linhares qui est responsable Europe, Afrique, Moyen-Orient qui est avec nous et va nous parler des tendances de l’industrie des ETFs.
EBM : Joe Linhares, bonjour et bienvenue. Vous êtes Directeur général, responsable de la zone EMEA chez iShares. La zone euro est en crise. Quel en est l’impact sur l’environnement des ETP ?
Joe Linhares : Eh bien, c’est assez fascinant. Le volume de liquidité en attente est considérable. De nombreux opérateurs préfèrent rester non investis, avec les difficultés que cela implique pour réaliser leur objectif d’investissement à long terme. S’il y a un marché dont les opérateurs se sont servis pour réinjecter des liquidités, pour remettre de l’argent « au travail », ce sont les ETF. Nous avons observé une tendance dans ce sens, surtout en taux fixes, cette année, et cela s’est avéré très positif. Depuis peu, nous observons un tout petit flux en actions. Que les investisseurs se réengagent sur la voie du risque et de l’investissement en actions est bon signe pour tout le monde : cela signifie que le marché a une chance de croître.
EBM : Quel aura été l’effet sur les ETF du contrôle des régulateurs ?
Joe Linhares : Excellente question ! Ces derniers temps, les régulateurs - et ils ont été nombreux - ont passé nos produits au crible. La bonne nouvelle, c’est que ceux-ci semblent avoir reçu la bénédiction des autorités. Les ETF n’ont pas subi de changements majeurs. En fait, comme ils sont conformes à la directive OPCVM, ils sont déjà soumis à une réglementation très stricte. En fin de compte, cet épisode a renforcé l’intérêt des investisseurs pour les ETF. Par ailleurs, les clients veulent de plus en plus comprendre ce dont ils sont propriétaires. Effet de levier ? Effet inverse ? Qu’est-ce que cela signifie pour moi en tant qu’investisseur ? Comment évoluerait le produit ? Quelle est l’exposition dans laquelle j’investis, et est-ce que je la comprends réellement ? Pour l’avenir, l’accent est vraiment mis sur ce type d’examen critique.
EBM : Où se situent les zones de croissance du marché des ETF ?
Joe Linhares : Nous estimons que la croissance viendra du segment retail du marché. Cela fait longtemps que les institutionnels utilisent les ETF comme support de placement. De plus en plus, nous voyons des portefeuilles retail composés d’ETF, où l’un des principaux moteurs de croissance est l’allocation d’actifs en ETF. Nous l’observons au Royaume-Uni, avec un marché moins enclin aux rétrocessions; nous voyons une tendance analogue se développer aux Pays-Bas et sur d’autres marchés européens. Pour nous, le segment retail des ETF va connaître une réelle croissance.
EBM : Pour conclure, comment se portent les instruments obligataires ?
Joe Linhares : Les ETF et les ETP obligataires sont désormais en plein épanouissement. Alors que le volet actions dominait depuis de nombreuses années, les investisseurs prennent conscience que l’outil ETF obligataire est vraiment un must. Il combine transparence et liquidité. Nous lançons régulièrement de nouveaux produits de plus en plus innovants, comme les huit fonds d’obligations souveraines lancés le mois passé, et nous constatons que d’autres secteurs, et notamment la dette à haut rendement des marchés émergents, retiennent l’attention des investisseurs. C’est simple : les investisseurs veulent du rendement, ils veulent de la diversification et ils veulent des outils efficaces pour avoir accès au marché. Et les ETF obligataires sont un excellent outil pour y parvenir.
EBM : Joe Linhares, merci beaucoup.
Joe Linhares : Merci.