EuroBusiness Media : Natixis, la banque internationale de financement, d’investissements, de gestion d’actifs, d’assurance et de paiements du Groupe BPCE publie ses résultats pour l’année 2019. François Riahi, bonjour.
François Riahi : Bonjour.
EBM : Vous êtes le directeur général de Natixis. Quel bilan faites-vous de l’année 2019 ?
François Riahi : 2019 est une année très satisfaisante en termes de résultats financiers pour NATIXIS, avec une saisonnalité un petit peu différente par rapport aux autres années. Les 1er et 2e trimestres ont été un peu en deçà, suivis d’une accélération aux 3e et surtout 4e trimestres, pour donner, au final, des résultats très satisfaisants, avec en particulier un 4e trimestre record sur les revenus et le résultat brut d’exploitation.
C’est en particulier vrai sur la Gestion d’actifs. 2019 est une année record pour la Gestion d’actifs de Natixis avec, à la fois, le plus haut niveau de revenus et le plus haut niveau d’encours sous gestion jamais atteints. Donc, une année extrêmement positive, marquée par beaucoup de succès.
Sur la Banque de grande clientèle, nous avons eu à la fois un très bon 4e trimestre, en particulier dans les activités d’investment banking et de fusions-acquisitions. Ce sont les activités que nous avons le plus développées au cours des dernières années. À noter aussi une très bonne maîtrise des coûts qui ont diminué en 2019 en Banque de grande clientèle, malgré tous les projets réglementaires que nous avons conduits.
L’Assurance a confirmé son statut de moteur de croissance pour Natixis avec une très bonne croissance de nos activités d’assurances, une très bonne évolution de leur profitabilité. Donc, un très bon résultat pour ces métiers.
Et enfin dans les Paiements, secteur extrêmement dynamique, nous enregistrons des performances commerciales très fortes, en particulier sur nos fintechs, qui sont des éléments d’innovation pour nous.
Donc, au total, les résultats sont très satisfaisants. Grâce à notre modèle asset-light, ces résultats se traduisent directement par une création de capital importante qui nous permet de distribuer un dividende de 31 centimes d’euro par action. Donc un niveau très élevé de pay out pour nos actionnaires.
EBM : Lorsqu’on regarde l’année 2019, quels ont été les principaux projets ?
François Riahi : 2019 a été une année extrêmement riche en projets. Je vais en citer simplement un par ligne de métier.
Pour la Gestion d’actifs, évidemment je citerai le projet de rapprochement avec la Banque Postale Asset Management pour créer un leader européen de gestion assurantielle, qui va faire partie de Natixis Investment Managers. Donc, c’est un développement stratégique fondamental pour nous pour les prochaines années.
Sur la Banque de grande clientèle, il y a beaucoup de succès commerciaux mais ce que je voudrais mettre en avant, c’est l’adaptation au changement climatique. La mise en place du Green Weighting Factor a été particulièrement remarquée au sein de l’industrie parce qu’elle nous permet de piloter notre bilan au niveau de chaque prêt en mesurant l’impact environnemental. Je suis convaincu que cet élément sera clé pour l’avenir dans l’évolution de notre Banque de grande clientèle.
Sur l’Assurance, on a mené énormément de projets puisque, dans le cadre du plan stratégique New Dimension, nous avons comme ambition, en 2020, d’avoir réalisé le modèle total de bancassurance pour les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires. Nous sommes en voie de le faire grâce à tous les projets qui ont été menés en 2019 et qui, en plus, nous ont permis de mettre nos systèmes d’information aux meilleurs standards de la technologie.
Enfin, sur les Paiements, je citerai un projet très innovant : la création avec VISA de Xpollens, une fintech qui va apporter aux autres fintechs mais aussi aux corporates des services de « payments in a box », pour qu’ils puissent offrir à leurs clients des services bancaires en s’appuyant sur nos capacités.
Donc, vous voyez, une année extrêmement riche en projets qui nous place dans la trajectoire de notre plan stratégique New Dimension.
EBM : Alors, justement, lorsqu’on se projette dans l’avenir, quels sont les principaux enjeux pour 2020 et au-delà ?
François Riahi : 2020 est une année extrêmement importante pour Natixis puisque c’est la dernière année de notre plan stratégique actuel, New Dimension ; donc tous les projets que j’ai cités et tous les autres que je n’ai pas pu citer vont devoir atterrir en 2020 et délivrer les éléments qui étaient prévus. En même temps, nous sommes en train de préparer le prochain plan stratégique que nous annoncerons avant la fin de l’année.
Évidemment, c’est beaucoup de travail pour toutes les équipes.
Dans le même temps, nous devons préparer l’entreprise et renforcer son agilité et sa robustesse alors qu’il y a tellement de disruptions dans l’environnement actuel. Les 2 disruptions majeures, sur lesquelles je voudrais insister, c’est la disruption technologique et le changement climatique. Ces 2 éléments-là sont fondamentaux ; Il faut qu’on s’adapte sur l’aspect technologique, en utilisant au mieux les nouvelles technologies, la data, l’intelligence artificielle et puis en faisant évoluer nos métiers. Je pense en particulier à la Banque de grande clientèle et à la Gestion d’actifs, sur les sujets de changement climatique sur lesquels nous sommes déjà, je crois, bien positionnés.
Donc, voilà un petit peu les éléments fondamentaux, sachant que l’on va pouvoir s’appuyer sur notre modèle asset-light, que nous avons façonné ces dernières années, et qui nous permet d’être dans une bonne situation à un moment où les taux d’intérêt en Europe sont si bas.
Je conclurai par un chiffre : en 2019, les revenus que nous avons tirés de la marge d’intérêt ont représenté seulement 9 % de nos revenus, ce qui fait de nous la banque européenne la moins sensible aux taux d’intérêt et ça, je crois que c’est un atout formidable pour l’avenir.
EBM : François Riahi, directeur général de Natixis, je vous remercie.
François Riahi : Merci à vous.