EBM : Bonjour Stéphane Richard.
Stéphane Richard : Bonjour Ingrid.
EBM : Merci de nous recevoir dans le respect des règles sanitaires.
Stéphane Richard : Absolument, c'est très important.
EBM : Vous êtes Président-Directeur Général d'Orange et vous venez de présenter les résultats du deuxième trimestre dans un contexte de sortie de crise Covid très progressif. Ces résultats sont globalement très satisfaisants, sauf peut-être sur le marché espagnol. Alors pour commencer justement, est-ce qu'on pourrait revenir sur les faits opérationnels marquants de la période?
Stéphane Richard : C'est vrai que nos résultats opérationnels sont dans l'ensemble très solides. Je crois que la performance que le Groupe a délivrée sur le plan commercial est de très bonne qualité. Elle illustre notre capacité de résistance, mais aussi, je crois, la capacité de rebond du Groupe Orange alors qu'on sait tous que cette crise sanitaire est loin d'être terminée.
Je voudrais peut-être commencer par souligner les principaux succès de ce trimestre et même de ce semestre avant de revenir sur le seul vrai sujet, le seul vrai problème opérationnel que nous avons aujourd'hui qui est l'Espagne.
En France, nous réalisons, j'allais dire une nouvelle fois, d'excellentes performances commerciales. Elles sont à la fois tractées par les ventes nettes sur la fibre, qui sont en très forte augmentation par rapport à l'année dernière, il faut sans doute y voir aussi une conséquence de cette crise sanitaire. Mais aussi par les ventes nettes mobiles, qui maintiennent un niveau très satisfaisant malgré beaucoup de promotions lancées par nos concurrents.
En Europe, d'une manière générale, le retournement des ventes nettes sur le mobile est assez spectaculaire et les performances sur la fibre sont à nouveau en forte croissance.
En Afrique et au Moyen-Orient. La croissance des revenus s'établit à 14%, ce qui est un chiffre record. Les services retail, notamment, progressent de 16% au deuxième trimestre, après une croissance qui était déjà à deux chiffres, à 10% au premier trimestre.
Et puis chez OBS, partie entreprises, la croissance des revenus ressort à plus de 2%. C'est-à-dire 6 fois la performance du trimestre précédent, tirée notamment par les activités IT et les services d'intégration qui progressent, elles, de plus de 10% en particulier grâce au Cloud et à la Cyberdefense, qui représentent désormais 40% du total des revenus. Et puis, nous comptons déjà près d'un million de clients sur la 5G, qui est disponible dans six pays en Europe.
EBM : Est-ce que certains pays méritent un commentaire particulier?
Stéphane Richard : Oui, il faut évidemment parler de l'Espagne, qui est sans conteste, je dirais, le marché sur lequel nous rencontrons le défi le plus important. En Espagne, on a dû revoir nos projections dans un contexte de concurrence qui était exacerbé et aussi un contexte macroéconomique qui est compliqué dans ce pays avec les conséquences de la crise Covid. On a donc fait cette revue et le résultat de cette remise à plat a été une décision qui est douloureuse, mais qu'il a fallu prendre, de pratiquer une dépréciation comptable importante de l'écart d'acquisition d'Orange Espagne à hauteur de 3,7 milliards d'euros. J'insiste beaucoup sur le fait que cette révision comptable n'a aucun impact cash. Donc, cette dépression, elle couvre aujourd'hui l'ensemble des risques de dégradation qui ont été identifiés dans notre plan d'affaires et c'est à cause de cet impairment important que le résultat net semestriel affiche une perte de 2,6 milliards d'euros. Je le répète encore une fois, il ne s'agit en aucun cas d'une sortie de cash, mais simplement d'une rectification comptable.
Ceci étant dit, l'Espagne, vous le savez, est pilotée maintenant depuis pratiquement un an par une nouvelle équipe de direction qui a été entièrement refondue avec à sa tête Jean-François Fallacher. Elle a déjà fait beaucoup de choses cette équipe, elle a en particulier repensé complètement la stratégie tarifaire sur le marché grand public, mais aussi sur le marché entreprise. Elle a revu assez profondément le marketing d'Orange Espagne, ses processus internes. Elle a procédé aussi à des ajustements importants de sa structure de coûts. Cette refonte n'est pas terminée et elle est toujours en cours d'exécution. On savait depuis le début que pour inverser la tendance du business, il faudrait un certain temps. Cela sera un chemin, encore long et difficile, mais qui néanmoins a été engagé de façon extrêmement raisonnée.
Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles non plus en Espagne. Je voudrais le dire. Je vais citer notamment deux éléments de contexte importants.
Le premier, ce sont les attributions de spectre qui ont eu lieu il y a quelques jours. Orange a été en mesure d'acquérir un spectre dans la bande 700 MHz qui lui est nécessaire pour l'avenir, l’avenir à long terme dans d'excellentes conditions financières. Quand on voit ce qui s'est passé dans beaucoup de pays européens, je crois que c'est un point très important à souligner parce que c'est un des éléments qui justifient la confiance que nous avons à moyen terme dans notre business en Espagne.
L'autre point que je voudrais mentionner, c'est l'appui qui nous est aujourd'hui prodigué par l'ensemble des autorités espagnoles et du gouvernement espagnol d'abord, qui a décidé de flécher une partie importante des fonds européens de la relance vers le secteur des télécoms et qui, par un ensemble de mesures, notamment fiscales, ayant pris conscience du fait que le secteur des télécoms avait besoin de cet appui aujourd'hui, est tout à fait déterminé à le faire.
J'ai eu l'occasion de rencontrer toutes les autorités, y compris le président du gouvernement espagnol, plusieurs fois ces derniers mois, et je crois qu'on a là un contexte au niveau des autorités espagnoles qui est très positif.
Au-delà de l'Espagne, il faut redire combien tout le reste des aspects de cette publication sont très positifs.
Les performances de l'Afrique et du Moyen-Orient sont exceptionnelles. L'accélération aussi très nette chez OBS montre qu'il y a une croissance aujourd'hui, des poches de croissance, des réserves de croissance qui sont aujourd'hui bien stabilisées et qui nous permettent d'être tout à fait confiants dans notre guidance pour cette année, mais aussi pour les années qui viennent.
D'ailleurs, l'ensemble de ces performances l'Europe (hors Espagne), OBS, l'Afrique et le Moyen-Orient, permettent de compenser clairement les difficultés conjoncturelles que nous connaissons en Espagne.
EBM : Comment s’est articulé l’EBITDAaL, qui n'est qu'en très léger repli -0,4%?
Stéphane Richard : oui, l’EBITDAaL est en très léger repli comme attendu à -0,4%, c'est-à-dire au même niveau d'ailleurs au Q2 que sur le semestre. Evidemment, ce mouvement, qui est en apparence très faible et très stable, c’est bien, est lié aussi à plusieurs éléments contradictoires à l'intérieur de cette évolution globale de l'EBITDAaL.
On a d'abord, du côté positif, une contribution de l'EBITDAaL de l'Afrique Moyen-Orient qui augmente d'une façon remarquable à 17% de croissance de l'EBITDAaL, c'est quand même un chiffre que l'on n'avait jamais atteint jusque-là.
Mais aussi, il faut le souligner, la contribution de l'EBITDAaL de l'Europe hors Espagne, qui augmente de près de 5%. Donc toutes nos opérations en Europe, sont sur une très belle trajectoire de profitabilité.
En sens inverse, la France affiche un léger recul, un peu plus de 2%. Ce recul s'explique par un effet de base essentiellement, puisque peut être vous vous en souvenez, en 2020, on avait reçu un volume très important de co-financements sur la fibre et donc la comparaison par rapport à celle de 2020, explique ce très léger recul en France.
L'Espagne, pour sa part, et c'est évidemment logique, recule plus fortement de 16%. Là, c'est la conséquence à la fois des effets macroéconomiques de la crise sanitaire qui a été très violente dans ce pays. Et puis, c'est surtout l'impact financier du repositionnement tarifaire qui a été décidé et engagé dès l'été 2020 qui a produit ses effets sur le plan commercial mais qui a évidemment à cet effet sur les EBITDAaL et sur les ARPU.
Au total, les masses contributives de l'EBITDAaL du Groupe avec l'Afrique Moyen-Orient et les autres pays européens, très positives, compensent les reculs conjoncturels que nous observons en Espagne surtout, et dans une moindre mesure en France avec l'effet de base que j'évoquais tout à l'heure.
Notre partie entreprise, OBS, est encore en très léger recul sur le semestre, à -0,5% mais il faut le souligner, en amélioration très forte par rapport à fin 2020. On avait fait -15% sur l'ensemble de l'année 2020, la partie entreprise ayant été plus touchée que tous les autres business du Groupe par la crise sanitaire. On peut dire que sur OBS, on est vraiment aujourd'hui sur la bonne voie et une bonne trajectoire de profitabilité.
Et puis enfin, il faut parler de la banque qui améliore ce trimestre sa contribution à l'EBITDAaL du Groupe grâce à la croissance de son PNB. Donc, le pari que nous faisons sur la banque et des histoires que nous racontons sur la banque commence aujourd'hui à devenir une réalité et nous attendons la poursuite de cette amélioration et jusqu'au point mort que nous visons toujours pour fin 2024 s'agissant de la banque.
EBM : Vous avez mis un coup de projecteur sur vos infrastructures. Quels sont les points importants à retenir sur ce sujet?
Stéphane Richard : Oui, c'est un des grands chantiers, vous le savez, du plan 2025. C'est un sujet qu'on a vraiment engagé avec beaucoup de détermination. Il y a quelques mois. De quoi s'agit-il ? On a investi massivement depuis pas mal d'années maintenant dans nos infrastructures mobiles et fixes, ce qui donne à Orange, d'ailleurs, cette position assez exceptionnelle, unique en fait en Europe.
À la fois sur le fixe, avec la fibre, on est de loin le premier opérateur de fibre en Europe, mais aussi sur l'ensemble des infrastructures mobiles. Nous croyons beaucoup à ce choix, ce pari qui a été fait. Je rappelle qu'en Europe, depuis 10 ans maintenant, nous avons investi 13 milliards d'euros dans nos infrastructures. Ce qui nous permet aujourd'hui, fixe, ce qui nous permet aujourd'hui de jouir d'une position de leader absolument incontesté sur la fibre jusqu'à l'abonné FTTH. Nous avons déployé à ce jour plus de 38 millions de lignes en propre, juste pour fixer les idées. Le numéro deux européen c’est Telefonica en Espagne qui est à 26 millions, mais essentiellement concentré sur un seul pays, est le numéro trois en Allemagne à moins de 7 millions de lignes. Vous voyez donc l'écart que nous avons creusé par rapport à l'ensemble de nos pairs.
Et en fait, à part nos amis de Telefonica en Espagne, tous nos concurrents européens ont encore devant eux ce mur de CAPEX de la fibre qu'ils vont devoir escalader. Ça c'est une certitude, tandis que nous-mêmes, nous entamons déjà la décrue et je peux dire ici que nous serons au rendez-vous du ratio CAPEX sur chiffre d'affaires de 15%, qui est le ratio normal, normatif de notre industrie dès fin 2023.
Et puis aujourd'hui, nous récoltons les fruits de ces investissements, nous, l'entreprise, ses actionnaires, toutes ses parties prenantes.
Tout d'abord, à travers le wholesale pour lequel, je crois, nous avons apporté la démonstration que pour la France, le recul qui est aujourd'hui prévisible de nos revenus de wholesale entre 2021 et 2025, recule de l'ordre de 1,2 milliard d'euros. Ce recul ne se fera, se constatera que très progressivement, beaucoup moins brutalement que peut-être que le marché le craint, et avec un impact sur l'EBITDAaL qui sera limité puisqu'il y a une grosse partie de ce chiffre d'affaires de wholesale qui est peu générateur d'EBITDAaL. Donc, on estime que l'impact sur l'EBITDAaL sur une période de temps relativement longue sera de l'ordre de 500 millions d'euros.
Nous profitons aussi, il faut le dire, de la fibre dans le retail, car cette technologie nourrit évidemment le niveau remarquable des ventes nettes qui sont observées trimestre après trimestre, ainsi que l'amélioration tendancielle de l’ARPO convergent trimestre après trimestre également se confirment. Donc, on voit bien que ce pari qui a été fait, cet investissement dans l'infrastructure fibre, il est très créateur de valeur pour Orange.
Et puis, en ce qui concerne les infras, je voudrais insister sur l'agilité financière dont le Groupe a fait preuve et le pragmatisme en matière de gestion de nos infrastructures. Je vais donner quelques illustrations de cela.
En France, nous avons cédé 50% des droits d'usage sur un actif dont, je rappelle, nous ne sommes pas propriétaires, dans Orange Concessions avec l'opération Orange Concessions, qui est une très belle opération qui valorise d'une façon remarquable ses droits d'usage.
En Pologne, deuxième illustration nous avons cédé 50% du réseau FTTH, celui la propriétaire d'Orange, mais aussi des prises à bâtir et donc, cette opération va nous permettre d'accélérer le déploiement de la fibre à un coût en CAPEX très raisonnable pour Orange.
Et puis, en Espagne, nous avons opté pour encore une autre voie qui est celle du financement allégée via le leasing.
Vous voyez, on fait un peu flèche de tout bois. Dans ce domaine des infras, pour nous, l'objectif, c'est vraiment d'avoir le réseau le plus étendu, avec la plus grande qualité possible, en utilisant tous les instruments financiers qui sont à notre disposition.
On peut enfin citer la partie mobile avec la création de TOTEM, qui avait été annoncée fin 2019, qui est désormais une réalité opérationnelle, notre TowerCo européenne.
Et je dirais comme pour le fixe dans le mobile, nous serons extrêmement pragmatiques et agnostiques sur la façon dont on ira chercher le financement de la croissance dans ce secteur. Ça peut être des opérations de haut de bilan avec une possible ouverture du capital, cotées ou non cotées. Ça peut être aussi du traditionnel bas de bilan. Le maître mot sur les infras, c'est vraiment la recherche de la valeur et le pragmatisme.
EBM : Vous avez déjà évoqué certains relais de croissance. Quels sont les autres messages que vous souhaiteriez faire passer?
Stéphane Richard : Oui, nous allons à l'occasion de ces publications procéder à une session dédiée à nos relais de croissance pour bien montrer, peut-être faire mieux prendre conscience à nos investisseurs et aux marchés combien Orange s'est positionné depuis quelques années sur un certain nombre de relais de croissance très puissants, et on va assister notamment sur la partie entreprise OBS, accompagnement de la transformation digitale des entreprises dans un contexte de souveraineté et de montée des risques cyber, avec la cybersécurité et aussi, sur un plan plus géographique, l'Afrique et le Moyen-Orient, dont on voit le potentiel spectaculaire de croissance.
Nous allons à cette occasion démontrer la solidité de ces relais de croissance et je crois en notre capacité aujourd'hui et notre volonté d'ailleurs à en tirer le plein potentiel pour vraiment viser les meilleures positions sur ces segments que ce soit l'Afrique, Moyen-Orient ou l'ensemble des métiers qui accompagnent la transformation digitale des entreprises et la cybersécurité.
Ce sera l'occasion pour nous d'expliquer, peut-être un peu plus dans le détail, les business models de ces activités cyber, services entreprises et Afrique Moyen-Orient, d'expliquer comment nous avons, grâce à nos choix de ces dernières années, su nous placer aujourd'hui dans une position de leader sur ces marchés et comment nous escomptons maintenant construire, accélérer la dynamique de création de valeur et de cash flow d'ici 2023.
Ce sera pour nous l'occasion de démontrer pourquoi il est plus que jamais d'actualité, de nous faire confiance sur les trajectoires que nous avons annoncées d'ici 2023. En dépit peut-être de certaines difficultés conjoncturelles qui peuvent survenir dans tel ou tel pays.
Donnant en quelques illustrations aussi ; L'Afrique Moyen-Orient aujourd'hui, s'engage sur une croissance annuelle d’EBITDAal à deux chiffres d'ici 2023.
OBS, la partie entreprise s'engage sur une croissance annuelle de ses revenus de 2% sur cet horizon et la cybersécurité, Orange Cyberdefense s'engage elle sur une croissance annuelle de ses revenus supérieure au marché, lequel est anticipé à deux chiffres donc on voit que l’on a là de très beaux relais de croissance.
Enfin, l'Europe, incluant l'Espagne, ce qui montre bien là aussi que l'ensemble de nos implantations européennes est d'une grande qualité et permet aussi de compenser des difficultés qui peuvent survenir à un moment donné dans un pays. Donc, l'ensemble de notre footprint européen s'engage sur une croissance annuelle de ses revenus autour de 2% d'ici à 2023, y compris l'Espagne.
Donc, vous voyez, l'ensemble de ces moteurs tournent à pleine puissance et ils permettront au Groupe d'accélérer d'une manière continue et soutenue la croissance de ses revenus et de l'EBITDAaL.
Nous estimons que l'ensemble de ces relais de croissance vont contribuer à eux seuls en mettant de côté tout le reste de notre activité pour plus de 2 milliards d'euros à la croissance du chiffre d'affaires et environ 1 milliard d'euros à la croissance de l'EBITDAaL entre 2020 et 2023.
EBM : Et concernant vos guidances de cash flow? Vous semblez là encore très confiant, toujours sur cet horizon 2023.
Stéphane Richard : Oui, on est confiant. Entre parenthèses, les chiffres du premier semestre 2021 nous confortent dans cette confiance puisqu'on a une performance organique cash flow qui est quand même en très forte augmentation par rapport à l'année dernière.
Je rappelle que l'opération de dépréciation de l’actif, de la valeur d'actif de l'Espagne n'a pas de conséquence de cash et que je dis, mais je le rappelle quand même c’est très important, je dirais, et je suis vraiment convaincu que l'on a aujourd'hui en Espagne l'ensemble des éléments qui nous permettent d'envisager le retournement des opérations et des résultats de l'Espagne, même si ça prend un petit peu plus de temps qu'on ne le pensait au départ. En tout cas, c'est bien engagé et l'ensemble de ses équipes réalisent un travail de grande qualité. L'Espagne, pour moi, n'est pas un sujet d'inquiétude à moyen terme. Je suis convaincu qu'on a réuni, je dirais, tous les éléments qui nous permettront de réussir le redressement. Et d'ailleurs, d'une façon générale, nous avons je crois identifié les risques, il y en a, bien entendu dans nos métiers il y en a, des vents contraires il y en a aussi, et que nous avons une équipe de management au niveau du siège, mais aussi au niveau des grands pays de très grande qualité qui nous permettront d'y faire face. Je rappelle aussi que pendant toute cette période, y compris d'ailleurs la période de la crise sanitaire, nous avons commencé à déployer notre plan Scale Up, qui est un plan agressif, ambitieux, qui vise à réduire la base de coûts indirects d'Orange d'un milliard d'euros d'ici à 2023. Un travail très important qui a été engagé avec une équipe dédiée qui mobilise vraiment les forces vives du Groupe, donc Scale Up est bien engagé et nous délivrerons.
Quant aux CAPEX, ils sont là où ils étaient attendus, en 2022 ils commencent à baisser, ce qui était, je crois, un point de rendez-vous de la confiance très important aussi vis-à-vis du marché. Quand on met bout à bout tous ces éléments, les efforts de transformation, Scale Up, la maîtrise des trajectoires de CAPEX, la qualité des équipes de management et les potentiels de croissance. Je suis très à l'aise, vraiment très à l'aise pour réitérer notre objectif de produire un organique cash flow compris entre 3,5 et 4 milliards d'euros à l'horizon 2023.
EBM : Un dernier mot pour conclure peut-être ?
Stéphane Richard : Je crois vraiment que les 12 derniers mois, mois extraordinaires que le monde a connu, ont apporté la preuve de la capacité d'adaptation exceptionnelle d'Orange. Parfois, on nous critique sur une forme de rigidité qui est liée aussi à l'histoire. Je crois qu'on a vraiment démontré que ce n'était pas le cas. On était capable de s'adapter très vite.
Je crois que nous sortons finalement renforcés de cette période qui n'a pas été facile, évidemment, pour nous comme pour personne. Renforcée, parce qu'elle nous a permis aussi de revoir un certain nombre de méthodes, voire des aspects d'organisation, aussi d'accélérer peut être certains chantiers qui étaient nécessaires. Je crois qu'on est plus fort aujourd'hui qu'on ne l'était à l'entrée de cette crise sanitaire. On est par ailleurs prêt et je crois vraiment plus déterminé que jamais à récolter les fruits des investissements considérables qui ont été réalisés ces dernières années dans nos réseaux et nos infrastructures grâce au soutien de nos actionnaires que je veux ici remercier. Je crois que l'on a vraiment construit les briques de la croissance future et c'est ça qui est important.
Nous avons également, au cours de ce semestre, remis les compteurs à zéro en Espagne. C'est l'objet de l’impairment et je crois ici qu'on peut dire que toutes les autres business units du Groupe ont réalisé une belle performance et sont sur le chemin de la croissance, aussi bien du revenu que de l'EBITDAaL, c'est ça qui est important et que les paris que nous avons fait sur nos relais de croissance OBS, OCD, la cybersécurité, l'Afrique et le Moyen-Orient, ces paris se révèlent aujourd'hui gagnants.
Et puis enfin, nous maintenons, c'est très important de le redire ici nos efforts pour adapter continuellement notre structure de coûts, c'est l'objet du projet du programme Scale Up, dont j'ai dit un mot. Nous n'avons cessé de renforcer notre discipline d'allocation des CAPEX parce que, bien évidemment, c'est aussi un point extrêmement important. Il faut s'assurer qu'à tout moment, les décisions que nous prenons en matière de CAPEX sont créatrices de valeur et c'est l'ensemble de ces éléments combinés qui nous permettent de réaffirmer avec beaucoup de sérénité, beaucoup de confiance l'ensemble de nos guidances pour 2023.
EBM: Merci beaucoup Stéphane Richard pour cet éclairage sur vos résultats du deuxième trimestre 2021.
Stéphane Richard : Merci à vous Ingrid et au-delà de vous, si vous me le permettez, merci à l'ensemble de nos actionnaires et de nos investisseurs, ils ont raison de continuer à nous faire confiance.