EuroBusiness Media (EBM) : Sanofi-Aventis, l’un des leaders mondiaux de la santé rachète Oenobiol, l’un des leaders français des compléments alimentaires, connu notamment pour sa marque Oenobiol Solaire. Nicolas Cartier, bonjour. Vous êtes présidente fondatrice d’Oenobiol. Nicolas Cartier, tout d’abord, pourriez-vous nous expliquer pourquoi sanofi-aventis a souhaité racheter Oenobiol ?
Nicolas Cartier (NC) : Sanofi-aventis est déjà particulièrement présent, et c’est vrai, c’est très vrai en France, en pharmacie, en parapharmacie avec, par exemple, une marque comme Doliprane, qui est peut-être le médicament le plus connu en France. Une boîte sur six qui est délivrée dans une officine est une boîte sanofi-aventis. Il y a donc une logique à ce que nous diversifions notre offre au sein de la pharmacie en entrant dans ce segment porteur, et un segment très intéressant, des compléments alimentaires, et c’est d’autant plus intéressant de le faire d’emblée en acquérant une marque leader, et une marque aussi reconnue, qu’Oenobiol.
EBM : Marie Béjot, quel intérêt pour Oenobiol de vouloir se marier avec sanofi-aventis ? Autrement dit, où sont les synergies ?
Marie Béjot (MB) : En tout, le projet d’Oenobiol est de devenir le numéro un des compléments alimentaires de beauté mais aussi de santé et de bien-être en Europe. Et, pour ce faire, il s’agit pour nous d’une opportunité vraiment extraordinaire de pouvoir s’allier au groupe sanofi-aventis parce que la législation européenne va changer. Il s’agit d’un moment historique pour les compléments alimentaires.
EBM : Oenobiol est fréquemment associé au secteur de la beauté. N’est-ce pas un changement d’orientation stratégique pour sanofi-aventis que de vouloir se rapprocher d’une société telle qu’Oenobiol ?
NC : Oenobiol n’est pas une entreprise de beauté ou de cosmétique. La marque s’est construite autour d’une inspiration beauté, mais elle est basée sur un fondement scientifique extrêmement fort et c’est cela qui fait l’essence de ses produits. Ce sont d’ailleurs des produits, des compléments alimentaires, sous forme pharmaceutique. Nous pensons qu’il y a un potentiel de croissance formidable à l’union entre sanofi-aventis et Oenobiol dans le segment santé/bien-être des compléments alimentaires, et aussi lié au changement de réglementation auquel Marie Béjot a fait référence et, sur ces deux segments-là, l’union du savoir-faire des hommes et des femmes d’Oenobiol et de sanofi-aventis crée une opportunité formidable.
EBM: En tant que fondatrice d’une petite société très entrepreneuriale et dynamique, ne craignez-vous pas de voir Oenobiol dilué demain à l’intérieur d’un très grand groupe de la taille de sanofi-aventis ?
MB: Ecoutez, pour ma part, je reste complètement impliquée dans mon projet qui est la prévention par la nutrition. Je pense qu’on arrive, comme je l’ai dit, à un moment historique et avec Nicolas Cartier, nous envisageons de rester vraiment proches et impliqués dans le développement de cette entité en France, en Europe et à l’international.
NC: D’ailleurs, Marie nous fait le plaisir d’accompagner pendant de nombreuses années le projet en co-présidant un comité stratégique et un comité de développement des compléments alimentaires de sanofi-aventis en France et à l’international.
EBM: Puisque que vous dites que sanofi-aventis va justement pouvoir aider au développement d’Oenobiol, notamment à l’international, quels sont vos axes prioritaires de développement avec le nouvel appui de sanofi-aventis ?
MB: Le nouvel appui de sanofi-aventis est bien entendu son formidable potentiel de recherche et de développement, les marques qu’il a, les produits qu’il a, des produits historiques, comme Endothélon - je ne vous cache pas que ce sont des extraits de pépins de raisin - qui peuvent faire la base, être à la base, de nouveaux dossiers pour des compléments alimentaires européens. De même, Magné B6, qui est un médicament historique, mais qui, là encore, peut servir de départ à des formes plus compléments alimentaires européens. Nous nous intéressons au développement dans l’immuno-nutrition, vous savez que c’est un domaine très nouveau mais très intéressant. La nutrition peut aussi contribuer à nous protéger. Et puis, nous nous intéressons aussi à tout ce qui est vieillissement de la population et, dans ce cadre, au bien-être ostéo-articulaire, par exemple.
EBM: Compte tenu de tout ce que vous venez de nous dire, peut-on penser que le rachat d’Oenobiol n’est que le prélude à une stratégie de renforcement dans le segment OTC ou parapharmaceutique par sanofi-aventis ?
NC: Comme je vous l’ai dit, ce secteur pharmacie-parapharmacie est déjà un secteur très important pour sanofi-aventis en France. Et l’entrée dans les compléments alimentaires avec l’acquisition d’Oenobiol, nous le faisons bien sûr avec l’ambition de devenir le numéro un de ce segment, et cela s’inscrit parfaitement dans l’ambition et le projet énoncés par Chris Viehbacher, qui est de transformer sanofi-aventis en une entreprise globale et diversifiée de santé. Donc avec Oenobiol en France, c’est un pas de plus dans cette direction.
EBM: Nicolas Cartier, je vous remercie.
NC: Merci.
EBM: Marie Béjot, je vous remercie.
MB: Merci.