Paris, le 06 février 2020 — Le Groupe Société Générale, l'un des plus grands groupes européens de services financiers, publie ses résultats annuels de 2019. Frédéric Oudéa, bonjour. Vous êtes le Directeur Général de Société Générale.
EuroBusiness Média (EBM) : Frédéric Oudéa, bonjour.
Frédéric Oudéa : Bonjour.
EBM : Vous êtes le Directeur Général de Société Générale. Quel bilan dressez-vous de cette année écoulée ?
Frédéric Oudéa : Alors, 2019, pour nous, a été une année très intense, de progrès, et avec tous nos objectifs commerciaux, opérationnels et financiers remplis. Donc c’est une année satisfaisante. Quand je dis ça, la priorité n° 1 c’était le capital : le renforcement de notre fameux ratio de Core Equity One.
On va au-delà de nos objectifs à 12,7. Ce qui est un gage de confiance et ce qui nous permet, bien entendu, de payer aussi un dividende élevé à 2,20 comme prévu : 2,20 euros par action.
Mais au-delà, en termes de résultats, avec une année très intense dans l’adaptation de nos business modèles, on a montré la résilience de nos revenus. Des revenus stables pour nos métiers.
On a baissé nos coûts, forte discipline sur les coûts, nous étions attendus, - 1 % et puis un coût du risque qui reste bas et qui traduit la qualité du portefeuille de crédit.
Donc, je crois que ce sont des fondamentaux sur lesquels on peut bâtir et nous sommes satisfaits de cette année 2019, année importante d’adaptation de nos métiers.
Et bien sûr, merci à nos équipes pour tout le travail accompli, tout l’engagement pour délivrer ces résultats de 2019.
EBM : Comment analysez-vous les résultats des métiers ?
Frédéric Oudéa : Alors, on a 3 grands métiers, comme vous le savez.
Si je commence par les réseaux France, on a, dans un environnement de taux bas, difficile pour les banques européennes, une très belle performance commerciale, très beaux volumes de crédit, belle activité en Banque privée, développement de l’assurance, et on arrive à tenir, et plus que tenir nos objectifs financiers. Le revenu croît, en dépit de ces taux bas, légèrement, de 0,3 %. On s’attendait à une légère érosion. Nos coûts sont maîtrisés, tout à fait en ligne avec ce que nous avions dit et la rentabilité reste stable. Donc, c’est une très bonne performance.
Le pôle de Banque de détail à l’international et de services financiers qui, lui, n’est pas dans cet environnement de taux bas, confirme sa capacité de croissance, délivre une très belle année 2019 avec une croissance des revenus, des coûts qui progressent moins vite que les revenus et puis une rentabilité qui est au rendez-vous à près de 18 %. Là aussi plutôt dans la fourchette haute de ce que nous avions en tête.
Et puis enfin, le pôle de Banque de Grande Clientèle et Solutions Investisseurs, celui qui était en restructuration, montre qu’il a su mettre en place cette restructuration sans affecter ses relations clients et ses franchises et au 4e trimestre, il retrouve de la dynamique très favorable des revenus, ce qui est très encourageant sur 2020. Cette restructuration est faite et nous sommes très confiants sur les perspectives 2020, l’amélioration de la rentabilité du métier.
EBM : Justement, pour 2020, quelles sont vos priorités ?
Frédéric Oudéa : D’abord, j’aborde 2020 avec confiance parce qu’on a bâti énormément en 2019 et l’idée est d’abord de continuer sur la lancée, de prolonger les mêmes disciplines en matière de coûts, en matière de gestion des risques bien entendu, dans la gestion de notre capital, mais aussi tirer profit du fait que, maintenant, on peut concentrer aussi notre énergie sur le développement des activités après les restructurations.
Mais au-delà du très court terme, l’ambition c’est aussi de commencer à penser à 2021-2025, donc la nouvelle étape stratégique. Là, avec 3 grands axes qui doivent irriguer notre réflexion.
D’abord, toujours, cette obsession de faire toujours mieux en termes d’expérience clients, de satisfaction clients. C’est un enjeu essentiel dans ce monde de nouveaux entrants, de compétiteurs, et c’est fondamental pour les quatre prochaines années, en tirant profit de nouveaux business modèles que l’on a mis en place mais aussi des nouvelles technologies qui vont nous permettre d’améliorer cette expérience clients.
Deuxièmement, c’est tout ce qui concerne l’efficacité. L’efficacité de nos métiers, de nos fonctions, donc la rentabilité dans ce monde de contraintes, et là aussi, on va prolonger l’effort.
Il faut penser à ces fonctions avec, là aussi, les évolutions liées, par exemple, aux nouvelles technologies.
Et enfin, tout ce qui concerne la responsabilité sociale et environnementale. Dans ce domaine, vous le savez, nous venons de réaffirmer notre raison d’être qui est de « bâtir ensemble, avec nos clients, un avenir meilleur et durable en apportant des solutions financières responsables et innovantes ».
Derrière le choix de ces mots, il y a un contenu très concret, auquel il faut encore une fois donner encore plus d’ambition, en matière environnementale évidemment. Nous sommes et nous avons été reconnus en 2019 comme une banque pionnière et leader dans ce domaine. Mais la trajectoire et la transition climatique ne fait que commencer et elle est d’une très grande ampleur.
Et puis, au-delà du climat, il y a bien sûr d’autres enjeux, par exemple, en matière de responsabilité sociale et là aussi, l’attachement profond aux équipes et à l’accompagnement dans ces transformations, notamment digitales, ces évolutions de métiers et de fonctions. Et là aussi, on a un enjeu de responsabilités très fort que nous partageons.
Bref, une année 2020 qui va être tout aussi intense que celle de 2019, mais je le vois un peu comme un match avec 2 mi-temps. On a une avance à la 1ère mi-temps. Terminons bien la 2e mi-temps pour gagner le match.
EBM : Frédéric Oudéa, merci beaucoup.
Frédéric Oudéa : Merci.