EuroBusiness Média (EBM) : Le groupe Société Générale, l'un des plus grands groupes européens de services financiers, publie ses résultats pour le 2e trimestre 2018. Frédéric Oudéa, bonjour.
Frédéric Oudéa : Bonjour.
EBM : Vous êtes le Directeur général du groupe Société Générale. Quels sont les faits marquants de ce trimestre pour vos métiers ?
Frédéric Oudéa : Dans un environnement européen, financier, encore contrasté, nous affichons de belles performances.
Nos revenus croissent : + de 2 % à périmètre et taux de change constants, nos frais de gestion sont maîtrisés, notre coût du risque très bas traduit la qualité de notre origination de crédit et, au total, nous affichons un résultat net de 1,260 milliards d’euros, avec une belle rentabilité sous-jacente de 11 % sur actifs tangibles.
Bref, des résultats très encourageants et tous les métiers contribuent à ces résultats.
En Banque de détail en France, on continue la transformation profonde de nos réseaux et de notre business model en conquérant des clients, en affichant une croissance des crédits et en ayant, finalement, le bénéfice aussi d’un business model très complet, avec, notamment, Boursorama, notre banque en ligne, qui dépasse le million et demi de clients et qui annonce la réalisation de son objectif à 2 millions de clients avec une année d’avance.
L’ensemble de nos activités de Banque de détail à l’International et Services Financiers confirme leur capacité de croissance, tant en crédit qu’en dépôt, et de rentabilité, avec des belles performances, et des belles rentabilités partout, quelles que soient les géographies.
Et puis, enfin, en ce qui concerne l’activité de Grande Clientèle et de marché, nous avons là aussi de très belles performances en matière de financement, et nos activités de marché, dans cet environnement un peu incertain en Europe, montrent un rebond par rapport au 1er trimestre et au total, affichent des résultats résilients.
Donc, une performance d’ensemble très satisfaisante.
EBM : Vous annoncez plusieurs évolutions de votre périmètre d’activité. Quelle est la logique de ces opérations ?
Frédéric Oudéa : Ce que nous faisons, c’est achever le recentrage de notre allocation de capital sur les activités qui ont à la fois la taille critique pour être compétitives dans la durée, et qui offrent, avec l’ensemble des métiers du Groupe, des synergies suffisantes.
Donc, effectivement, nous annonçons en cette fin de 1er semestre, à la fois des cessions de nos activités de vente privée en Belgique, de nos filiales en Bulgarie et en Albanie et, à l’inverse, de manière presque concomitante, nous avons annoncé il y a quelques jours l’acquisition des activités de marché d’equity et de commodities de Commerzbank. Donc, vous voyez, on optimise l’allocation de capital. C’est totalement cohérent avec notre plan stratégique qui a intégré ce recentrage, cette refocalisation pour, bien sûr, donner à nos métiers clés tous les moyens de croissance et de développement.
EBM : Justement, où en êtes-vous des avancées sur ce plan stratégique ?
Frédéric Oudéa : On vient de s’engager dans ce plan stratégique après 6 mois, bien entendu, et nous nous sommes engagés avec succès et détermination dans ce plan stratégique qui a 5 axes :
La croissance : nos revenus croissent de plus de 2 % sur ce trimestre, ce qui est, notamment, très encourageant dans un environnement encore contrasté.
Deuxièmement, la transformation profonde des métiers et des fonctions, notamment liée aux technologies nouvelles,_la capacité à moderniser nos systèmes d’information et les services apportés aux clients. Là aussi, elle avance bien, et conformément à nos plans de marche.
Troisièmement, la rigueur et la discipline dans la gestion des coûts et des risques. Je crois que c’est démontré à travers ces résultats.
Cette refocalisation, l’achèvement de ce recentrage dans l’allocation d’un capital. Nous avons les cessions et les réinvestissements que nous avons faits, totalement cohérents avec notre stratégie.
Et puis enfin, le 5e axe, c’est ancrer cette culture de responsabilité qui sera nécessaire et sera le meilleur gage pour préserver notre réputation dans les prochaines années : nous voulons rester ce partenaire de confiance. C’est à la fois à travers le règlement des litiges, qui remontent au passé, à plusieurs années, parfois plus de 10 ans. Et puis surtout ancrer cette culture de la responsabilité, notamment à travers de notre programme global de culture et de conduite qui est déployé à travers le monde.
Bref, une première étape réussie, il en reste d’autres mais des premières réalisations et des premiers résultats très encourageants.
EBM : Frédéric Oudéa, Directeur Général de Société Générale, merci.
Frédéric Oudéa : Merci.