EuroBusiness Média (EBM) : Le groupe Société Générale, l'un des plus grands groupes européens de services financiers, publie ses résultats pour le 3e trimestre 2018. Frédéric Oudéa, bonjour.
Frédéric Oudéa : Bonjour.
EBM : Vous êtes le Directeur Général de Société Générale. Comment analysez-vous les résultats du Groupe pour le 3e trimestre 2018 ?
Frédéric Oudéa : Nous enregistrons au 3e trimestre 2018 des résultats très solides avec des avancées et des confirmations.
D’abord la confirmation du potentiel de croissance du Groupe. Nos revenus progressent, augmentent, notamment en Banque de détail et services financiers à l’international et dans les métiers destinés aux grandes entreprises, que ce soit de Financement ou de Marché.
Deuxièmement, nous affichons une bonne maîtrise de nos coûts. Nous investissons mais nous portons toujours beaucoup d’attention à la discipline dans la gestion des coûts. Et ça restera une priorité dans les années à venir.
Troisièmement, le coût du risque reste bas. C’est le reflet à la fois de notre discipline dans l’origination du crédit et la qualité du portefeuille de crédit.
Enfin, nous avons une avancée nouvelle et déterminante pour mettre derrière nous l’impact financier des grands litiges avec les autorités américaines.
Bref, au total, un résultat net qui progresse, une rentabilité satisfaisante de 11 % sur actifs tangibles et des avancées en ligne avec nos objectifs stratégiques.
EBM : Et plus précisément, quelles ont été les dynamiques de vos principaux métiers ?
Frédéric Oudéa : Alors, d’abord dans la Banque de détail en France, nous avons des avancées commerciales, nous continuons à développer des fonds de commerce avec, par exemple, des crédits qui progressent tant pour les entreprises que pour les particuliers, et une bonne progression des commissions, qui sont la traduction, finalement, des services que nous offrons à nos clients. Les revenus continuent à souffrir de la baisse des taux, des taux bas. Mais au total, les choses progressent et on continue à transformer le modèle.
Nous avons la confirmation du formidable potentiel de croissance de nos activités de Banque de détail à l’international et de nos services financiers, qu’ils soient destinés aux particuliers ou aux entreprises. Et ça, c’est vrai sur l’ensemble des géographies : l’Europe centrale et orientale, la Russie, l’Afrique, le crédit consommation et, comme je le disais, toutes nos activités de services financiers spécialisés, avec une rentabilité de l’ordre de 18 %. Donc, quelque chose de très dynamique et je suis très confiant à nouveau sur ce potentiel de croissance.
Et puis enfin, dans un contexte de marché qui n’était pas très facile, une progression de nos revenus de Marché, une progression de nos activités de Financement encore supérieure, un rebond de ces revenus, ce qui est encourageant, une nouvelle une fois, et avec une capacité à offrir un service différencié à nos clients.
EBM : Et comment avancez-vous sur les différentes priorités de votre plan stratégique ?
Frédéric Oudéa : Vous savez que nous avons 5 grands axes, grands objectifs dans notre plan stratégique. Et je crois que ce trimestre illustre que, dans chacune de ces dimensions, nous avançons.
Le premier des axes, c’est la croissance. Et ce trimestre reflète une progression des revenus et ce n’est pas très facile, en fait, de faire croître ces revenus quand on est une banque européenne dans le contexte actuel. C’est très encourageant de voir la performance commerciale et financière de nos métiers.
Deuxièmement, la poursuite de la transformation profonde de nos métiers. Notamment en Banque de détail en France avec les nouvelles technologies. Nous sommes, après 9 mois, en ligne, en phase avec les objectifs de transformation opérationnelle de nos métiers.
Troisièmement, la poursuite de la discipline sur nos coûts et sur nos risques. Ce sont des éléments clés de rentabilité durable, soutenable et je crois que ce trimestre montre la discipline dans ce domaine.
Quatrièmement, c’est recentrer le portefeuille. Nous avons annoncé fin 2017 que nous voulions optimiser l’allocation de capital et nous annonçons, lors de ce 3e trimestre, la cession de notre filiale en Pologne, de notre filiale de Banque de détail. Ces cessions permettront d’optimiser l’allocation de capital, d’améliorer la rentabilité et bien sûr, de consolider la base de capital. Nous sommes très confiants sur le fait d’atteindre 12 % de Core Tier One en 2020. Ce sera fait par de l’organique, comme d’ailleurs, c’est fait au 3e trimestre puisque nous augmentons de près de 10 points de base notre base de capital et puis, bien sûr, par le bénéfice des cessions qui viennent d’être annoncées.
Enfin, ancrer une culture de responsabilité dans la banque. Ça veut dire être au meilleur standard en matière de conformité, et la page tournée sur les litiges va dans le bon sens. Nous allons maintenant nous engager, bien entendu, dans la durée, à éviter ce type de litiges. Ce sont des litiges du passé qui remontent à avant la crise financière. Et puis être un acteur engagé dans les transformations positives de nos sociétés. Je suis extrêmement satisfait de constater que nous sommes reconnus en matière de transformation digitale, en matière de financement des énergies renouvelables, en matière d’équité hommes/femmes. Bref, sur toute la palette de ces dimensions d’une entreprise socialement et environnementalement responsable, nous marquons beaucoup de points.
Bref, je suis très confiant sur la capacité à poursuivre notre trajectoire de transformation.
EBM : Frédéric Oudéa, Directeur Général de Société Générale, merci beaucoup.
Frédéric Oudéa : Merci.