VINCI, premier groupe mondial de concessions et de construction, publie ses résultats annuels pour l'année 2012. Xavier Huillard, bonjour, vous êtes Président-directeur général de VINCI. Comment qualifieriez-vous les résultats financiers de VINCI en 2012 ?
VINCI a démontré une nouvelle fois que son modèle économique est robuste et bien adapté pour résister en environnement défavorable, également pour poursuivre ses objectifs stratégiques avec méthode et opportunisme, le tout en créant de la valeur pour ses actionnaires à court, moyen et long termes. Nos résultats sont au rendez-vous avec une croissance du chiffre d’affaires de 4,5 % ; une amélioration du résultat d’exploitation, du résultat net et du BPA ; une génération élevée de trésorerie ; une progression du carnet de commandes ; et une diminution de l’endettement net. En 2012, nous avons été très actifs sur le front de la croissance externe, en étendant l’ancrage de notre branche Contracting au Canada, en Allemagne et en Inde. Et nous nous apprêtons à transformer en profondeur notre branche Concessions hors de France, avec le rachat d’ANA au Portugal qui devrait être finalisé prochainement. Enfin, la rémunération des actionnaires est toujours une de nos priorités. En 2012, nous avons restitué plus de 1,7 milliard d’euros à nos actionnaires, sous forme de dividendes et de rachats d’actions.
Quel est le secret de VINCI pour obtenir de tels résultats ?
Adrian, il n’y a pas de secret. Nos collaborateurs sont des professionnels rigoureux et motivés, qui se concentrent sur la rentabilité et la trésorerie. Ensuite, compte tenu de la taille de notre carnet de commandes, de notre diversification géographique que d’ailleurs nous nous efforçons d’accroître, et de notre base de coûts largement variable, nous sommes capables de réagir très rapidement lorsque la compétition devient trop agressive ou que les conditions de marché deviennent moins favorables. Sans oublier, bien entendu, nos concessions autoroutières françaises qui, en 2012, ont démontré leur résilience face à des évolutions négatives du trafic, en délivrant une croissance, modeste certes, mais une croissance néanmoins, de leur chiffre d’affaires et de leur résultat. Le modèle économique de VINCI est parfaitement adapté à la création de valeur pour l’ensemble de ses parties prenantes et plus particulièrement pour ses actionnaires, aussi bien dans les périodes favorables que dans les périodes plus difficiles, comme celle que nous traversons actuellement. Nous nous sommes mis en ordre de bataille pour affronter les turbulences des prochains trimestres et nous devrions en ressortir avec des perspectives meilleures et une croissance durable de nos résultats.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la reprise d’ANA ? En quoi s’agit-il d’une proposition attrayante du point de vue de vos actionnaires ?
Cette acquisition présente de nombreux atouts. D’une manière générale, l’activité de gestion aéroportuaire permet de bénéficier de taux de croissance élevés et de bonnes marges d’EBITDA, et bien entendu ANA ne fait pas exception. Ensuite, ANA est bien positionné pour bénéficier de la croissance d’économies dynamiques, que ce soit en Amérique latine ou en Afrique lusophone. Par ailleurs, le Portugal est une destination majeure pour les Européens, notamment les touristes en provenance d’Europe du Nord, mais également les très nombreux expatriés portugais. Le contrat de concession d’ANA est prévu pour une durée de 50 ans. Les dépenses d’investissement nécessaires à l’horizon des 10 à 15 prochaines années sont limitées. Nous avons également identifié des opportunités pour améliorer le chiffre d’affaires découlant des activités commerciales. Nous allons bénéficier d’un environnement réglementaire très sain et équilibré ainsi que d’un cadre très clair pour la mise en place d’un éventuel nouvel aéroport à Lisbonne dans le long terme. Enfin, nous avons sur place une excellente équipe de direction actuellement déjà opérationnelle. La finalisation de l’opération est attendue vers le milieu de cette année et sera immédiatement relutive.
Comment qualifieriez-vous votre état d’esprit alors que nous entamons l’année 2013 ?
Chaque année apporte son lot d’opportunités et de défis et bien sûr 2013 ne devrait pas faire exception. Notre carnet de commandes est bien rempli. Les deux tiers de ce carnet devraient être exécuté en 2013. Les travaux sur le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse entre Tours et Bordeaux vont monter en puissance, avec une activité doublée en 2013 par rapport à 2012, soit environ 1,3 milliards d’euros. Nous allons également profiter de l’effet année pleine de l’acquisition réalisée en 2012 en Allemagne dans le secteur des infrastructures de transport d’énergie. Côté Concessions, l’évolution du trafic de nos autoroutes en France dépend évidemment de l’évolution du PIB qui reste très incertaine. Nous venons d’ouvrir une nouvelle section de l’A89, près de Lyon, qui va nous apporter du trafic supplémentaire, mais également des charges plus élevées cette année, mais sans effet sur la trésorerie. Nous devrions enfin bénéficier d’une plus forte contribution de nos activités aéroportuaires suite à l’acquisition d’ANA. Sur une note plus prudente, le rythme des prises de commandes s’est ralenti au quatrième trimestre 2012 et cette tendance pourrait continuer en 2013 sous l’effet de la politique de sélectivité du Groupe privilégiant comme toujours les marges sur les volumes. Nous pourrions assister à un ralentissement des investissements des collectivités locales en France dans le courant de l’année même si, traditionnellement, ces dépenses restent significatives l’année qui précède les élections municipales, lesquelles sont, je vous le rappelle, prévues en 2014. Globalement, 2013 s’annonce comme une année difficile, mais, comme nous l’avons déjà montré en 2012, nous saurons faire face à cette situation.
Cela m’amène à ma dernière question : quels sont vos objectifs financiers pour 2013 ?
Compte tenu de tout ce que je viens d’évoquer, nous tablons sur une stabilité de notre chiffre d’affaires, avant prise en compte d’ANA et de toute éventuelle acquisition supplémentaire dans le courant de l’année 2013.
Xavier Huillard, Président-directeur général de VINCI, je vous remercie.
Merci Adrian.